3 millions de français proches du burn-out

Michel Holtz

Le taux est phénoménal : 12,6% de la population active française est menacée par le burn out, selon une étude mené par le cabinet Technologia, spécialisé dans la souffrance au travail. 3,2 millions de salariés et indépendants français seraient donc exposés au phénomène. Cette maladie, difficilement reconnue comme telle, conduit à un épuisement total après un travail excessif et compulsif. Pour déterminer ce taux alarmant de pré burn out, le cabinet a posé quelques questions à un échantillon représentatif de 1000 actifs*. Des questions pas toujours évidentes. « Vous sentez-vous épuisé à la fin d’une journée de travail ? », ou « vous sentez vous fatigué lorsque vous vous levez le matin et que vous avez à affronter une journée de travail ? » permettent des réponses simples. En revanche, que répondre à celle-ci ? «Vous sentez-vous émotionnellement vidé par votre travail ? ». Quoi qu’il en soit, les sondés s’y sont soumis et ont permis notamment d'observer que les catégories socioprofessionnelles les plus exposées ne sont pas toujours celles qu'on imagine.

Cadres et agriculteurs sont plus exposés

Stress, pression, objectifs inatteignables : ce sont des termes généralement accolés à la panoplie des cols blancs. Et qui sont autant d’éléments qui peuvent favoriser le burn out. Pourtant, selon l’étude Technologia, les cadres ne seraient les meilleurs candidats à cette pathologie. Les agriculteurs les devancent. 24% d’entre eux souffrent des effets (selon la définition de l'étude) d’un travail excessif et compulsif. En second, les indépendants (artisans, commerçants et chefs d’entreprise) avouent en être victimes, pour 20% d’entre eux. Les cadres arrivent en troisième position avec 19%. Devant les employés, les ouvriers, et les professions intermédiaires qui ne sont, respectivement "que" 10%, 7% et 13%, dans ce cas. Ce qui est déjà largement excessif.

  

Source : Technologia.

Reste qu’un sondage n’est pas une étude clinique. Et celui-là ne suffira pas à améliorer sa reconnaissance par les organismes publics. Mais il peut servir d’alerte et c’est le but visé.

Burn out : un appel à signature. Dans le cadre de la publication de cette étude, Technologia lance une pétition, accessible via le site appel-burnout.fr, en lien avec des professionnels de la médecine du travail, de la santé mentale, de la prévention des risques professionnels et des ressources humaines. Cette dernière demande à ce que la Sécurité sociale reconnaisse le burn out comme une maladie professionnelle selon trois niveaux de qualification : la dépression d’épuisement, l’état de stress répété conduisant à une situation traumatique et le trouble d’anxiété généralisée. Elle demande également une meilleure prise en charge des salariés touchés ainsi qu'un système de malus financier pour les entreprises les plus négligentes à l'égard de leurs salariés. M.R.

  

(1) l’étude a été réalisée en ligne du 30 juillet au 20 août 2013 auprès d'un échantillon de 1000 individus représentatifs de la population active occupée française, à partir du panel propriétaire de Survey Sampling International. Elle a été menée avec la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : genre, âge, profession et catégorie socioprofessionnelle, secteur économique, et type d’unité urbaine.

Michel Holtz © Cadremploi.fr

 

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