9 questions à se poser pour savoir si votre entreprise est hostile aux femmes

Ingrid Falquy

Certains pensent que les entreprises peuvent avoir un genre. Et si une boîte est trop masculine, les mesures pour l’égalité hommes-femmes sont vaines. S’en rendre compte, grâce à ces neuf questions, peut-être un premier pas pour faire bouger les choses.
9 questions à se poser pour savoir si votre entreprise est hostile aux femmes

Malgré les mesures pour promouvoir l’égalité, certaines femmes n’arrivent pas à se sentir à l’aise et encouragées dans leur environnement de travail. Si vous vous reconnaissez, c’est peut-être parce que votre entreprise est trop masculine ! Il existe en effet un courant de pensée qui considère que les entreprises ont un genre : une culture d’entreprise plutôt féminine ou plutôt masculine. « Cette culture se ressent dans la vie quotidienne et les non-dits », développe Isabelle Barth, directrice de l’EM Strasbourg chercheuse spécialisée dans le management de la diversité. Lors du Forum Happy Men, elle a proposé une grille de lecture, élaborée par la chercheuse canadienne Sarah Rutherford, qui permet de faire le point. Envie de connaître le genre de votre entreprise ? Voici les neuf questions à vous poser.

1. Quelle est l’histoire de l’organisation ?

Si aujourd’hui votre entreprise comprend autant de femmes que d’hommes, peut-être que les métiers étaient avant réservés à un seul des deux genres. Malgré les évolutions récentes, une boîte de transport ou de manutention peut par exemple garder une histoire liée aux hommes, parce qu’à une époque ils étaient les seuls à pouvoir avoir le permis.

2. Est-ce que les femmes pensent ne pas avoir les mêmes rôles à jouer que les hommes ?

Dans une entreprise plutôt masculine, les femmes remettent beaucoup plus en question leur recrutement, leur accès à la formation ou à une promotion, et elles s’autocensurent, là où les hommes se sentent tout à fait légitimes.

3. Les mobiliers et décors sont-ils adaptés aux deux sexes ?

Une entreprise est un lieu de vie. Le mobilier, les espaces, la décoration, peuvent être plus ou moins adaptés aux femmes ou aux hommes. Par exemple, dans certaines boîtes, avec l’arrivée de femmes, il y a dû avoir l’aménagement de nouveaux sanitaires, ou alors les collaborateurs ont dû se débarrasser de fonds d’écran avec des pin-up.

4. La manière de communiquer entre collègues peut-elle heurter l’un ou l’autre des genres ?

Cela est une réalité : les femmes et les hommes ne sont pas éduqués à communiquer de la même manière, et on peut vite se sentir oppressé si on doit s’adapter en permanence à un mode de communication qui n’est pas le nôtre. L’exception confirme toujours la règle, mais le cas de figure dans lequel quelques femmes sont heurtées par la grossièreté de beaucoup d’hommes revient souvent.

5. Quel est le style de management ?

On définit souvent un style de management typiquement féminin, qui serait plus empathique et personnel, et un autre typiquement masculin, plus strict et valorisant l’esprit de compétition. Un homme peut avoir un style de management féminin et vice-versa, ce n’est pas la question. L’idée est plus de savoir si dans votre entreprise les valeurs associées à la féminité dans notre culture sont valorisées ou plutôt moquées.

7. La vie personnelle des salariés est-elle prise en considération ?

On ne laisse pas vraiment ses problèmes personnels sur le seuil du bureau. Certaines entreprises prennent en considération les impératifs extérieurs, comme ceux liés aux enfants, et tolèrent que l’emploi du temps puisse varier en fonction de ces désagréments. D’autres, plus masculines, ne l’acceptent pas du tout et les salariés doivent jongler discrètement, quitte à tout lâcher.

8. Comment parle-t-on de sexualité au bureau ?

C’est sur son lieu de travail qu’on a le plus de chance de rencontrer son conjoint. La sexualité fait partie intégrante de la vie de bureau. Mais s’il existe une façon neutre d’en parler, ou justement de ne pas en parler, le sujet peut être délicat et devenir très gênant pour certaines personnes s’il est confisqué par les personnes du genre opposé.

9. Est-ce que c’est bien vu de rester très tard au bureau ?

Ce point rejoint un peu le septième, puisque les femmes ont souvent besoin d’être plus efficaces, pour rester moins longtemps sur place et pouvoir rentrer à la maison accomplir leur deuxième mission. Au contraire, certaines boîtes ont fait des heures interminables l’alpha et l’oméga de leur organisation.

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