Burn-out : journal d'un brûlé (deux fois) du travail

Michel Holtz

C’est une bouteille à la mer. Un simple billet de blog jeté dans l’océan du Web. Il s’appelle « brulé 2 fois » et la brûlure évoquée, c’est celui du burnout, que l’auteur a subi cette année à deux reprises. Au delà de toutes les statistiques et des études cliniques, ce témoignage, suffisamment simple, suffisamment direct, éclaire ce mal moderne d’une lumière crue. Et surtout le ramène à une dimension humaine.

L’histoire « 100% authentique » comme nous l’a confié ce cadre blogueur qui a tenu à conserver l’anonymat, est celle d’une plongée. Et elle commence, évidemment, par les raisons qui peuvent motiver un investissement maximum dans le boulot et conduisent au surmenage. « Je suis pas corporate à bloc, concède t-il. Mais j’ai un peu l’amour du maillot parfois et je suis surtout consciencieux, perfectionniste paraît-il. » Alors il travaille, beaucoup. Il doute, tout le temps. Travaille encore plus. Et devient de moins en moins efficace. « Faut que tu verrouilles tout, que tu bordes parce que t’as trop peur de merder, t’as pas le recul pour gérer les remarques négatives. Les nerfs commencent à approcher dangereusement de la surface.» Jusqu’à ce matin-là. « Tu allumes ton écran. Il y a des mails. Et tu seras incapable de cliquer dessus. Et quand je dis incapable c’est incapable physiquement. Ton boss est au bout du couloir, tu franchis ces quelques mètres, tu fermes la porte, tu t’assois en face de lui et la digue cède. Violemment. Très violemment. Spasmes, pleurs, tremblements, tu gères rien. » Pris en charge par un médecin, il s’arrête quelque temps, et reprends le chemin du bureau. Mais quelques semaines plus tard, il replonge « plus violemment ».

 Aujourd’hui, l’homme est toujours en arrêt maladie. Il attend une proposition que son employeur pourrait lui faire dans le cadre d’un « mi-temps thérapeutique ». Une expression qui, pour lui, est « aussi uppercutante que burn-out ». Mais il n’en veut pas du tout à son employeur et tient même à préciser « que ça aurait été bien pire dans une autre entreprise ».

 Michel Holtz © Cadremploi.fr

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