Combien d'emplois doublonneraient en cas de rachat de SFR par Bouygues Telecom ?

Sylvia Di Pasquale

Le sort n’en est pas tout à fait jeté. « Patience », intime Philippe Cuenot, le directeur des ressources humaines de Bouygues Telecom, invité du Club emploi Cadremploi/Le Figaro Économie ce jeudi. Pourtant, à quelques heures de la décision de Vivendi de céder sa filiale SFR à Bouygues Telecom ou à Altice (maison mère de Numéricable), les rares paroles distillées par l’homme des ressources humaines du peut-être futur vainqueur sont précieuses.

D'autant que le patron des RH a travaillé sur cette éventuelle fusion, et en a jaugé l’« overlap », comme on dit pudiquement pour s’épargner le terme douloureux de sureffectif. Serait-il de 1 500 à 3 000 emplois, comme le prédit une note de la Direction générale de la compétitivité de l'industrie et des services(DGCIS) rédigée pour Arnaud Montebourg le 19 février dernier ? Philippe Cuenot se veut rassurant. « Nous avons une politique RH de qualité, comme SFR d’ailleurs. Et nous sommes tous deux certifiés “Top employeurs”. Nous avons assez peu de divergences, en tous cas sur cette thématique d’optimisation des conditions de travail et d’évolution professionnelle des collaborateurs.»

Pour autant, les postes qui doublonnent ne pourront coexister éternellement. Dans la même note du 19 février, la DGCIS estime qu’en cas de fusion SFR-Bouygues Telecom « les effectifs dans les fonctions support et les réseaux d'au moins l'un des deux opérateurs pourraient être divisés par deux. » Même si, éventuellement, quelques “doublonneurs” pourraient trouver à exercer d’autres fonctions. Notamment dans l’un des 4 à 500 postes ouverts au recrutement cette année encore chez Bouygues Telecom. « Surtout des remplacements, dans le domaine commercial, et dans l’Internet. »  

Ces futures recrues, comme les quelque 9 000 SFR qui pourraient rejoindre Bouygues Telecom, découvriront les particularités de la maison. Comme la possibilité de télétravailler un ou deux jours par semaine. Ils pourront échanger sur le réseau social interne, censé remplacer l’excès de mail, même si un écrit ne fait qu’en remplacer un autre. Ils devront également se familiariser avec le flex-office. Car au siège de Bouygues Telecom, les bureaux perso ont disparu, chacun s’installe où il peut, où il veut chaque matin. « Mais nous avons gardé des territoires par équipe, quand même ». Plus de bureau perso, c’est mieux que pas de bureau du tout. Pour ceux qui restent.

@Syl_DiPasquale 

 

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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