Les salaires devraient augmenter de 2.9% en 2013‎

Michel Holtz

Les prévisions en matière de salaires ressemblent aux augures météorologiques. Difficile de connaître le temps qu’il fera dans 6 mois. Du coup, la prédiction d’augmentation moyenne des salaires en 2013, qui serait très légèrement supérieure à celle de cette année (+2,9% au lieu de 2,8%) est à prendre avec des pincettes. Même si lesdites pincettes sont particulièrement crédibles, et particulièrement bien défendues par Vincent Cornet, responsable de l'activité conseil en rémunérations chez Aon Hewitt, le cabinet qui vient de publier ces prévisions recueillies auprès de 284 entreprises.

« La crise persiste, mais elle est moins spectaculaire que l’an passé. L’été 2011 a été terrible sur les marchés, pas celui de 2012 », explique ce dernier. Quand même, les 3 millions de chômeurs désormais atteints, les restructurations en cours ou à venir, n’ont échappées à personne.  «Justement, poursuit Vincent Cornet. C’est quand une entreprise restructure qu’elle a le plus besoin de motiver ses troupes pour continuer à produire ». Surtout si elle doit le faire avec moins de personnel.

Un personnel qui n’est pas égal face à ces futures augmentations. Pour la première fois depuis plusieurs années les ouvriers bénéficieront de la hausse de ces dernières plus largement que les cadres. Officiellement, c’est par souci d’équité et d’exemplarité en période difficile. Mais officieusement, les DRH craignent plus que tout les procédures judiciaires que les discriminations salariales entre cadres et non-cadres pourraient entrainer. « Les cas d’IBM et de HP ont fait réfléchir tous les directeurs de ressources humaines », note l'expert salaires. Surtout, au-delà de cette politique plus égalitaire, les ouvriers et les employés vont être soumis de plus en plus souvent au même régime que les cadres : la rémunération variable. Ce variable, qui touche aujourd’hui 95% des cadres, est désormais parfaitement installé pour les autres. Ces non cadres n’étaient que 20 à 30% à être rémunérés de cette manière en l’an 2000. Ils sont aujourd’hui 86%. « Eux aussi sont désormais évalués chaque année, et eux aussi sont notés sur des critères précis ».

Si les cols blancs profiteront moins de la hausse, au sein même de cette population certains profils demeurent favorablement positionnés. C'est notamment le cas des ingénieurs, « une denrée toujours rare », note Vincent Cornet. Et s’ils évoluent dans la haute technologie, la pharmacie ou l’aéronautique, les secteurs qui augmentent les salaires de leurs salariés le plus fortement, ils sont encore mieux partie.

Reste que les augmentations évoquées par Aon Hewitt, tous secteurs confondus doivent être relativisées par l’inflation. Car cette dernière se situe aujourd’hui aux alentours de 1,9%. Ce qui, en la déduisant des augmentations programmées, ramène la hausse de la feuille de paie à une portion bien plus congrue.

Michel Holtz © Cadremploi.fr

Michel Holtz
Michel Holtz

Vous aimerez aussi :