On se disait, naïvement, que l'entretien d'évaluation annuelle des salariés était un truc normalisé, formaté et parfaitement optimisé. Mais le Centre d'Analyse Stratégique (sorte de think tank d'Etat rattaché au Premier ministre) s'est penché sur la question, l'a observé et a livré ses propositions ce matin même. Il a épluché le cas de 14 161 salariés du privé pour en déduire, première surprise, que si 74% des boîtes pratiquent l'exercice, 54% des salariés seulement sont évalués.
Vincent Chiriqui, le directeur du CAS, trouve que « ces entretiens concernent énormément de monde ». Mais pour une mesure que l'on pensait banale et générale, on serait tenté d'affirmer : "peut mieux faire".
Au-delà des statistiques, le patron du Centre, pour corriger le tir, souhaite que les modalités et objectifs de ces entretiens deviennent plus lisibles pour tous. Car, dans ce domaine aussi, les DRH semblent naviguer dans un épais brouillard. Vincent Chiriqui estime qu' « une meilleure transparence des évaluations pourrait s'appuyer sur la création d'une certification. »
Une norme d'entretien qui serait la même pour tous ? Voilà qui semble logique. Vincent Chiriqui voudrait, en outre, « veiller à ce que les critères comportementaux utilisés pour l'évaluation soient en lien avec l'activité professionnelle. » Une frontière un peu flou que ne respecteraient pas toujours les managers chargés de mener les entretiens. C'est bien pourquoi le CAS demande que les cadres en question soient formés à l'exercice. Et que les salariés évalués puissent formuler un recours, à l'issue de leur entretien, en cas de désaccord.
Michel Holtz © Cadremploi.fr