600 000 emplois et un gros appel d’air pour l’emploi solidaire

Michel Holtz

Ca n’a l’air de rien. Mais depuis ce mercredi, l’économie sociale et solidaire est considérée comme un secteur économique à part entière. Première nouveauté : le fait de voir les entreprises de ce « secteur » - que sont les mutuelles, associations, fondations et coopératives - dûment répertoriées par l’Insee et la pléthore d’indicateurs économiques qui mesure la santé des différentes branches. Deuxième nouveauté : ce nouveau secteur va bénéficier de 500 millions d’euros d’aides sous forme de crédits divers. Un coup de pouce annoncé par Benoît Hamon, ministre chargé des solidarités, à la sortie du Conseil de cette semaine, qui lui permet de venir à la rescousse de l’une des rares branches qui se portent bien.

600 000 emplois à renouveler d’ici 2020

Car l’ESS (économie sociale et solidaire, faudra s’habituer) pèse déjà 2,4 millions de salariés, soit tout de même un emploi privé sur huit dans l’hexagone. Et ce nouveau secteur affiche une croissance effrontée de 23% sur les dix dernières années (contre 7% en moyenne pour les autres activités économiques). Une belle santé qui s’est traduite par 440 000 embauches.

En ces temps de disette ou la moindre bonne nouvelle sur le front de l’emploi doit être accueillie avec faste, Benoît Hamon se devait de mettre en avant et de sacrer en temps que secteur cette forme d’économie différente. Même si sa croissance est logiquement tirée par les mutuelles de santé venues au secours d’une Sécurité Sociale mal en point. Et le ministre d’expliquer à l’AFP qu’il s’agit d’un « réel vivier d’emplois pour les dix prochaines années puisque 600 000 emplois seront à renouveler d’ici 2020 pour combler les départs à la retraite. » Une aubaine pour les chercheurs d’emploi, ou ceux qui souhaitent travailler dans un domaine plus éthique que celui où ils exercent.

Comment trouver un emploi solidaire ?

Ceux qui souhaitent tenter l’aventure du solidaire pourront d’ailleurs tout savoir sur la meilleure manière d’y postuler par sur le mini site « Je trouve un job solidaire », édité par Cadremploi. Cette aubaine ne l’est pas seulement pour les candidats, car les nouvelles mesures permettront aux entrepreneurs du secteur de demander des financements auprès de la BPI (banque publique d’investissement) dont les portes leur étaient closes jusqu’à présent. Cette structure publique se verra dotée des 500 millions spécialement dédiés à ces entrepreneurs.

Une autre mesure annoncée concerne plus spécialement les Scop (Sociétés coopératives et participatives). Pour faciliter leur création via une reprise d’entreprise par ses salariés, le nouveau dispositif doit leur permettre de rester minoritaires dans leur coopérative durant sept ans, le temps de trouver les fonds nécessaires à une reprise total. Durant cette période, ils bénéficieront également d’allègements fiscaux. Enfin, tout projet de cession d’entreprise doit être annoncé au moins deux mois à l’avance aux salariés, pour leur laisser le temps d’organiser un éventuel rachat. Une dernière mesure qui passe plutôt mal auprès du patronat, qui redoute un échec dans certains processus de cession « secrètes ». L’ensemble de ce dispositif sera examiné par les assemblées à la rentrée.

Michel Holtz © Cadremploi.fr

Michel Holtz
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