La barbe au travail : une tendance au poil?

Elodie Buzaud

Hirsute ou taillée, de trois jours ou bien plus, la barbe serait LA touche mode au masculin de la rentrée. Les stars ne la quittent plus, relaie Le Parisien, et les salariés eux même sont de plus en plus nombreux à remiser le rasoir au placard, assure le site d’information belge 7sur7. La barbe, c’est viril, c’est sexy, c’est tendance. Plus question de l’accuser de donner au cadre dynamique un air d’ours noceur invétéré. Bref, la barbe, même au travail, aurait perdu sa mauvaise réputation.

Mais est-ce bien vrai ?

La barbe a la cote dans les milieux créatifs

« La barbe a bonne presse dans des milieux professionnels bien définis », précise la conseillère en image Catherine Baly. Comme on pouvait s’y attendre, les salariés des secteurs de « la création, des arts et des nouvelles technologies » portent barbe depuis longtemps, sans que personne n'y trouve à redire.

En outre, selon Jean-François Amadieu, sociologue et auteur du livre « Le poids des apparences » le poil serait surtout l’apanage des jeunes cadres. « La barbe n’est pas [et n'est plus, NDLR] du tout associée à la figure du leader dominant », souligne ainsi le sociologue.

Les anti font de la résistance

Mais, selon Caroline Baly, pour les salariés d’autres secteurs, « se laisser pousser la barbe est encore souvent délicat, car "cela ne fait pas sérieux" ». « À partir du moment où vous mettez au premier plan un aspect physique comme la barbe, vous reléguez vos compétences au second plan », estime-t-elle. Serait-ce l'avi des RH de chez Disney ?  Le géant du divertissement a certes assoupli sa politique en faveur des salariés à barbe… mais cette dernière « ne doit pas dépasser 6 millimètres », stipule le règlement de la société. Du côté de la fonction publique, la barbe fleurie ne fait pas non plus l’unanimité : un employé de la Mairie de Tremblay a même été suspendu à cause de sa trop longue barbe, qualifiée de « signe religieux distinctif ».

Bref, le débat reste entier !

Quant aux études sur le sujet, elles se suivent (sic) mais ne se ressemblent pas. Ainsi quand, en 2003, les chercheurs de l’université de Sao Paulo ont montré des photographies d’hommes barbus, moustachus, à barbiche et rasés à 50 recruteurs… presque tous ont jugé les imberbes plus aptes à travailler en entreprise ! Explication : ces derniers leur semblaient les plus disposés à se conformer aux normes. Un jugement sujet à caution : une autre étude sur "l'image de la barbe" datée de 2012  assure quant à elle que les barbus inspirent davantage confiance.

La barbe n'a donc pas fini de faire jaser dans les open space. Et, si vous êtes décidé à sauter le pas, encore faudra-t-il choisir la bonne coupe puisqu'en plus, à en croire l'infographie ci-dessous, toutes les barbes et barbiches ne se valent pas... Convaincu ?

Visualiser l'infographie.

E. Buzaud et M. Relinger @ Cadremploi.fr

Elodie Buzaud
Elodie Buzaud

Le travail et l’écologie sont mes thématiques de prédilection. En tant que journaliste indépendante, je cherche notamment à répondre aux questions que posent ces deux sujets pour mieux comprendre comment le travail, et les travailleurs, peuvent contribuer à la transition écologique.

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