Le Canada enterre la retraite obligatoire

Nathalie Alonso

Pourquoi forcer les salariés à prendre leur retraite dès qu'ils ont quelques cheveux blancs sur la tête ? A cette question, le Canada a tranché en abolissant complètement l'âge du départ obligatoire à la retraite, rapporte l'AFP dans une dépêche datée de vendredi.

La Commission canadienne des droits de la personne a, dès lors, salué une « victoire importante en matière de droits de la personne », en arguant que la loi était jusqu'alors discriminatoire envers les seniors.

La nouvelle loi interdit donc aux employeurs sous réglementation fédérale d'établir un âge de retraite obligatoire. En d'autres termes, les seniors peuvent désormais travailler aussi longtemps qu'ils le souhaitent, dans les cas où ils devraient se contenter d'une maigre pension.

Une petite révolution qui ferait l'effet d'un tsunami en France, où l'âge de départ à la retraite maximum est fixé à 70 ans depuis 2010 (contre 65 ans auparavant). Dans l'hexagone, un employeur ne peut donc pas imposer la mise à la retraite d'un employé entre 60 et 65 ans, s'il est né avant le 1er juillet 1951. Elle est possible entre 65 et 69 ans avec l'accord du salarié.

Notre système n'a pas grand-chose à voir avec celui de notre lointain cousin canadien : alors qu'en France le passage de l'âge légal de départ en retraite de 60 à 62 ans en 2017 fait toujours débat à cinq mois de la Présidentielle, au Canada il n'existait pas d'âge légal général imposant le départ à la retraite.

En pratique, la pension vieillesse est versée à partir de 65 ans. Mais dans certaines provinces, comme au Québec, ce genre de prestation peut démarrer à 60 ans.

Le gouvernement conservateur canadien, rapporte l'AFP, a en tout cas souligné qu'il souhaitait "offrir aux travailleurs plus âgés la possibilité de demeurer sur le marché du travail". Sur cette question, les gouvernements français et canadien sont au diapason.

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Nathalie Alonso © Cadremploi.fr

Nathalie Alonso
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