Les cadres se sentent de plus en plus fliqués au boulot

Elodie Buzaud

Vous vous sentez surveillé au travail ? Vous n’êtes pas le seul… Les cadres s’estiment de plus en plus contrôlés au bureau. Plus que la moyenne des salariés. C’est ce que révèle la Dares dans sa dernière enquête.

Big Brother n’épargne pas les cadres. Les cols blancs se sentent de plus en plus contrôlés au travail. C’est ce qu’ils ont confié à la Dares, le service chargé des études et statistiques au Ministère du Travail, dans le cadre de son enquête sur les conditions de travail, dévoilée le 1ᵉʳ juillet 2014. Parmi les 34 000 salariés français interrogés, près de 4 cadres sur 10 (35,9%) ont confié « avoir un rythme de travail imposé par un contrôle ou un suivi informatisé ».

Plus surveillés que la moyenne des salariés

Cela signifie qu’« ils ont un quota de clients à appeler dans l’heure, un objectif de chiffre d’affaires à atteindre ou un reporting quotidien, hebdomadaire ou mensuel, à effectuer », illustre Elisabeth Algava, adjointe en chef du département Conditions de travail et santé de la Dares. En 2005, ils étaient seulement 2 cadres sur 10 (23,5 %) à déclarer être concernés par ce type de contrainte. Plus étonnant encore : aujourd’hui, la proportion des cadres à se sentir contraint dans leur rythme de travail est plus haute que celle de la moyenne des salariés français (35,3 %) ! Pour Elisabeth Algava, l’explication tient notamment à la généralisation récente des outils de reporting dans les entreprises.

Un quart des cadres soumis à un contrôle des horaires

Ce contrôle accru dans leur rythme de travail s’ajoute à un autre flicage. Celui qui concerne les horaires. Contrairement à ce que le forfait jours pourrait laisser croire, les cadres ne sont pas libres de leur temps ! Un quart d’entre eux se savent soumis (officiellement ou non), à un contrôle de leurs heures de travail. Comme 45,3 % des salariés, ils pointent, badgent, signent une fiche de présence, ou sont tout simplement surveillés par leurs n+1 à l’arrivée et au départ du bureau. Mais ça, ce n’est pas nouveau. Déjà, en 1984, 20 % des cols blancs savaient qu’on vérifiait leurs horaires …

Elodie Buzaud © Cadremploi

Elodie Buzaud
Elodie Buzaud

Le travail et l’écologie sont mes thématiques de prédilection. En tant que journaliste indépendante, je cherche notamment à répondre aux questions que posent ces deux sujets pour mieux comprendre comment le travail, et les travailleurs, peuvent contribuer à la transition écologique.

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