L'étrange idée des CDD rallongés

Michel Holtz

Quinze jours avant le sommet pour l'emploi organisé par l'Elysée, le 18 janvier prochain, les idées fusent pour tenter d'influer sur l'ordre du jour. Dernière en date, celle de la CGPME. La Confédération générale des petites et moyennes entreprises propose de modifier la durée maximale des CDD, aujourd'hui fixée à 18 mois, et de la porter à 30 mois. Evidemment, les petits patrons mettent en avant l'inquiétude de leurs confrères face à la crise. Et leur attentisme en matière d'embauche, qu'une telle mesure pourrait régler.

Sauf que la solution préconisée est plutôt curieuse. Quand un think tank libéral, comme l'Institut Montaigne, plaide pour un assouplissement du contrat de travail et une disparition pur et simple du CDD, remplacé par un CDI plus flexible, la CGPME souhaiterait au contraire un renforcement du contrat à durée déterminée ? Or, rien n'est plus rigide qu'un tel contrat, plus difficile à rompre qu'un CDI. En cas de difficultés, une PME peut procéder à des licenciements économiques, voir à des ruptures à l'amiable avec des salariés en CDI. Démarche impossible avec des employés titulaire d'un CDD, qu'il soit de 18 ou 30 mois.

Et si finalement la CGPME souhaitait protéger ses futurs salariés, plutôt que de les traiter comme une simple variable d'ajustement ? On n'ose l'imaginer, même si cette proposition, va malgré tout (et sûrement malgré eux) dans ce sens.

Michel Holtz © Cadremploi.fr

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