Manager et assistant(e) : du désaccord dans l'air ?

Nathalie Alonso

Sans leurs assistant(e)s, ils n'y arriveraient pas... Pour 91% des managers, cette aide précieuse - en grande majorité des femmes - est indispensable. 79% leur délèguent une partie de leurs tâches, comme le révèle lundi une étude conduite par Opinion Way pour le compte du spécialiste en ressources humaines Randstad auprès de 660 managers*.

L'avenir, les managers ne l'envisagent pas davantage sans leur assistant(e) : 61% pensent que ce poste n’est pas mis en danger par le développement des nouvelles technologies. Depuis que les smartphones et tablettes ont envahi le monde du travail, les managers sont en effet devenus leurs propres assistants, gérant agenda et communication à distance. "Si la prise de rendez-vous ou les réservations de voyages vont disparaître dans le métier, la préparation des dossiers va en revanche prendre de plus en plus d'importance", estime Céline Girond, responsable des centres experts métiers de l'assistanat chez Randstad.

Les stéréotypes persistent

Dans ce couple en apparence parfait, le décalage est pourtant important entre les exigences des premiers et les ambitions des secondes. "Les stéréotypes persistent alors que les missions des assistant(e)s sont en pleine évolution", analyse Céline Girond. Premier désaccord : le salaire. C’est l’une des deux motivations principales des assistant(e)s : évolution de carrière et salaires - entre 1880 et 2030 euros bruts, actuellement -. Quant à eux, seuls 19 % des managers estiment que le salaire brut doit dépasser 2 000 € mensuels.

Second désaccord : les responsabilités et l’évolution de carrière. "Alors qu'ils sont persuadés que les assistant(e)s auront plus d'autonomie, de responsabilités et un fort impact sur les résultats, les managers continuent de citer la souplesse de l'organisation du travail comme l'un de leurs premiers leviers de motivation", constate Céline Girond. En clair, les managers permettent facilement à leurs assistant(e)s de déposer leurs enfants à l'école avant 9 h ou de télétravailler à la maison. Dans le même temps, ils sont de plus en plus exigeants : « Les demandes d’expertise dans des domaines précis (RH, commercial, NDLR) sont plus fréquentes, constate Nathalie Jacqueton, consultante senior Randstad en région parisienne. Mais les salaires ne suivent pas toujours, ce qui rend ces recrutements plus compliqués. »

*Étude conduite auprès de 660 managers travaillant depuis moins de trois ans avec un(e) assistant(e).

Nathalie Alonso © Cadremploi.fr

Nathalie Alonso
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