Mondial de l’auto : les équipementiers en profitent pour recruter

Michel Holtz

En crise depuis 2008, l’automobile sort un peu la tête de l’eau au Mondial de l’auto. S’il est trop tôt pour que les marques françaises embauchent des cadres, les équipementiers, qui travaillent pour les constructeurs étrangers, en recrutent.

Le secteur automobile, pourvoyeur d’emploi pour les cadres ? L’affirmation pourrait faire rire. Car l’automobile française est mal en point. Les ventes du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA) ont chuté de 17 % ces 3 dernières années. Et, malgré une légère progression des ventes d’autos en France (+ 6,3 % en septembre 2014), les 3 constructeurs emblématiques (Renault, Peugeot, Citroën) n’embauchent qu’au compte-goutte.

Pourtant, dans les allées du Mondial de l’automobile, qui se tient du 4 au 19 octobre 2014 à Paris, certaines entreprises postent en permanence des recruteurs chargés d’accueillir des candidats sur leur stand. D’autres accueillent par promos entières des écoles d’ingénieurs pour leur faire visiter le salon.

Car si les constructeurs français vont mal, les équipementiers eux, se portent à merveille. La Fédération des industries des équipements pour véhicules (Fiev) mise sur une croissance de 4 % cette année. La crise de l’auto touche surtout l’Europe, mais les entreprises qui vendent sur les marchés étrangers vont très bien. Et leurs sous-traitants - que sont les équipementiers français - tout autant. Ces derniers réalisent 55 % de leurs ventes à l’export (chiffre 2013) et réalisent 80 % des pièces d'une voiture !

Si les 3 géants français, que sont Segula, Faurecia et Valeo (sous-traitants de VM, BMW, Mercedes, Toyota, Nissan, Kia et Hyundai) sont présents au Salon de l’auto, ce n’est donc pas seulement pour montrer au public leurs dernières innovations en matière de voitures connectées ou de moteurs hybrides.

700 postes cadres chez Segula, 500 chez Valeo, 100 chez Faurecia

Segula veut embaucher 700 ingénieurs. Valeo recrute 9 000 personnes cette année, dont 1 200 cadres parmi lesquels 500 en France. Sur son stand, il attire les candidats avec un grand panneau « Join us » (rejoignez-nous). À côté, Guillaume Rouzaud. Il est l’un des trois recruteurs de permanence sur le stand. Lui et ses collègues vont se relayer durant les quinze jours du Mondial pour accueillir les candidats. « On recueille les CV, et on fait des pré-entretiens informels. Le salon, c’est le meilleur moyen d’approcher les candidats fans d’autos ».

Comme Bastien. Elève ingénieur, il cherche un stage. Valeo, pourquoi pas. Faurecia, il ne l’exclut pas. Chez Faurecia, on recherche une bonne centaine d’ingénieurs. Et là aussi, un recruteur veille au grain. Mais il est seul. « On travaille surtout avec les écoles spécialisées », explique-t-il. À 14 euros l’entrée, les étudiants, forcément passionnés d’automobile, n’hésitent pas. Avant d’aller rêver sur les stands de Ferrari et Lamborghini, ils passent par une explication de texte chez Faurecia. « On leur parle de toutes les innovations que l’on développe pour les constructeurs. Beaucoup d’étudiants s’imaginent que ce sont eux qui inventent les moteurs hybrides, la connectique embarquée, la voiture autonome ! », explique le recruteur. Pourtant, le Valet Park4U, la voiture qui se gare toute seule, c'est Valeo, pour ne citer qu'un exemple. 

Michel Holtz © Cadremploi

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