Peut-on manquer un déjeuner d’affaires pendant le ramadan ?

Elodie Buzaud

Le ramadan a commencé le 27 mai 2017. Pendant un mois, des milliers de salariés musulmans, vont jeûner du lever au coucher du soleil, ce qui peut donc avoir des conséquences sur leur vie professionnelle.
Peut-on manquer un déjeuner d’affaires pendant le ramadan ?

Les salariés peuvent-ils adapter leur façon de travailler en période de ramadan ? Est-il possible de décaler une réunion prévue pendant un temps de prière ? Peut-on refuser un déjeuner d’affaires au motif que l’on jeûne ?

La loi stipule simplement que « nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives de restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché » (article article L. 1121-1). En clair : cela signifie que l’employeur ne commet aucune faute en demandant au salarié d'exécuter la tâche pour laquelle il a été embauché. Et qu’« en raison de ses croyances, aucun salarié ne peut non plus, réclamer un traitement particulier », précise Marie-Camille Eck, avocat à la Cour.

Dans la réalité, l’interprétation de la loi varie d’une entreprise à l’autre. Certaines sont plus souples que d’autres. Pour mettre les choses au clair, EDF a ainsi publié le premier guide sur le fait religieux en entreprise en 2009. Dans le groupe, un cadre qui fait le ramadan ne peut, a priori, pas déprogrammer une réunion importante sous prétexte que l’heure de la prière a sonné. Un commercial n’a pas non plus le droit de refuser d’aller à un déjeuner d’affaires avec des clients parce qu’il jeûne. Pour autant, rien ne l’oblige à manger lors de son déjeuner d’affaires.

Elodie Buzaud
Elodie Buzaud

Le travail et l’écologie sont mes thématiques de prédilection. En tant que journaliste indépendante, je cherche notamment à répondre aux questions que posent ces deux sujets pour mieux comprendre comment le travail, et les travailleurs, peuvent contribuer à la transition écologique.

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