À croire que rien n’est jamais acquis. Lors de leur recherche d’emploi, les cadres de plus de 50 ans, soit plus de 20 ans d’expérience dans la plupart des cas, sont soumis pour 44 % d’entre eux à une vérification de leur diplôme ! C’est plus que les moins de 30 ans (38 %). Preuve que les recruteurs se raccrochent encore aux critères qu’ils pensent connaître le mieux pour juger de l’intérêt d’un candidat.
« Le diplôme reste important quel que soit l’âge mais c’est propre à la France », souligne Pierre Lamblin, directeur du département études et recherches de l’Apec, qui a publié en mai les résultats de son étude annuelle sur les pratiques de recrutement*. Comme explication possible, l’expert pointe la professionnalisation récente des secteurs de la santé, de la culture et du social où nombre de candidats opèrent des réorientations : « Dans ces secteurs, certains diplômes comme le Capes sont obligatoires pour exercer un métier », explique Pierre Lamblin. Pas étonnant que les vérifications se fassent donc dans 60 % des cas.
Les réseaux sociaux ne font pas de miracle
De manière générale, les recruteurs restent au fil des ans très traditionnels dans leurs processus de recrutement. Les offres sont cette année encore le premier canal de recrutement à privilégier par les candidats. En 2014, 87 % des postes à pourvoir ont donné lieu à une offre émanant de l’entreprise et un poste pourvu sur deux était issu d’une offre. « C’est un gain de temps pour le recruteur. Il lui suffit de rédiger une fiche de poste et de la diffuser directement sur son site », indique l’expert de l’Apec.
Le renouveau viendra peut-être des réseaux sociaux dont l’usage par les recruteurs a progressé de six points par rapport à 2014 : 34 % d’entre eux ont choisi cette solution pour recueillir des candidatures. Les Facebook, Twitter, LinkedIn et consort ont aussi gagné en efficacité. Selon l’étude, ils sont plus souvent à l’origine du recrutement. Une progression à pondérer pour le moment : « Les réseaux sociaux restent majoritairement utilisés pour la vérification d’information et la constitution d’un vivier de candidats », remarque Pierre Lamblin. En effet, ils n’ont représenté que 5 % des recrutements finalisés en 2014 contre 51 % pour les offres classiques.
*Enquête Sourcing Cadres réalisée par téléphone auprès de 1 400 entreprises d’au moins 50 salariés, ayant recruté au moins un cadre en externe entre janvier 2015 et février 2016.
