Les deux bilans s’entrechoquent. Même s’ils ne sont pas exactement comparables. L’un concerne le taux de chômage au mois d’août dernier, publié ce mercredi par le ministère du Travail, est qui est en baisse de 1,5%. L’autre est livré par l’Insee, qui a réalisé une photo panoramique de la situation de l’emploi en 2012, et vient de la livrer ce jeudi. Elle permet, version optimiste, de vérifier que l’on revient de loin. Où, version plus pessimiste, de mesurer l’étendue des dégâts, catégorie par catégorie.
9,8% de la population active au chômage fin 2012…
Calculés selon la méthode du BIT (Bureau International du travail), ces chiffres laissent apparaître une forte hausse du chômage en 2012. Ce dernier aurait augmenté de 0,6 point par rapport à 2011, pour atteindre 9,8% de la population active. Ce sont ainsi 2,8 millions de personnes qui se seraient retrouvées sans emploi l’an dernier. Sauf que la même note révèle que tout le monde n’est pas égal face à l’emploi. Très loin de là. Les statistiques de l’Institut confirment toutes les données qui font état de la désindustrialisation du pays depuis des années, puisque les ouvriers sont les plus durement touchés par la crise. Leur taux de chômage atteint le chiffre record de 14,4% en 2012.
… Mais toujours le plein emploi pour les cadres
Les employés sont, eux aussi, au-dessus de la moyenne générale, avec 10,3% de chômage. Petit rappel : ils n’étaient que 7,4% dans ce cas en 2008. Restent les cadres. Seuls 3,7% d’entre eux étaient sans emploi l’an passé. Mieux, entre 2010 et 2012, ce taux a décru, certes de 0,2% seulement. Il était, rappelons-le, d’à peine 3% en 2008. Mais ce taux est toujours celui du plein emploi. Puisqu’elle est ainsi définie en deçà de 5% de chômage. Bémol, quand même, chez les cols blancs : les femmes enregistrent un taux légèrement supérieur que les messieurs. Puisqu’elles sont 4% à chercher un emploi.
Autre bémol, plus général, celui-là : il concerne les jeunes et les seniors, toutes catégories socioprofessionnelles confondues. Les 15 – 24 ans sont, pour 23,9% d’entre eux, sans emploi. Les plus de cinquante ans, s’ils sont beaucoup moins touchés (6,8%), retrouvent beaucoup plus lentement le chemin du travail. Plus de la moitié d’entre eux sont au chômage depuis plus d’un an. Et plus d’un tiers le sont depuis deux ans.
Michel Holtz © Cadremploi.fr
