SFR lance un congé de parentalité pour les salariés homosexuels

Nathalie Alonso

Parents gays et hétéros, même traitement ! Depuis samedi, le groupe de télécommunications SFR propose un congé de parentalité pour les collaborateurs homosexuels en couple, dans le cadre de l’arrivée d’un enfant. « Les collaborateurs pourront bénéficier d'un congé de parentalité de 11 jours calendaires s'ils ont une ancienneté de plus de 6 mois et leur rémunération sera maintenue pendant le congé », a expliqué à l'AFP une porte-parole du groupe.

Comme l’avait annoncé Le Figaro en février, SFR entend aller au-delà de ce que propose la loi. « Cela correspond à une évolution normale de notre société », avait déclaré en février au quotidien la DRH du groupe, Marie-Christine Théron. SFR n’est pas la seule boîte a évoluer en ce sens : 38% des entreprises interrogées dans le cadre d’une étude que nous avions relayée en décembre 2011 ouvrent le régime en vigueur correspondant au « congé paternité » lorsque les conjoints pacsés sont du même sexe. Mais les sondés étaient présentés comme étant « parmi les plus avancés sur le champ de la diversité » par les commanditaires de l’étude, Randstad et L’Autre cercle, fédération nationale d'associations d'homosexuel(le)s luttant contre les discriminations.

L’Autre cercle a ainsi identifié une douzaine d’entreprises et de collectivités qui, comme SFR, ont ouvert ce droit à leurs salariés homosexuels. C’est le cas chez Eau de Paris, le pionnier en 2007, suivi par L’Oréal, Cofiroutes, Monoprix ou Randstad, mais aussi la Ville de Lyon. « Même si la loi sur le mariage homosexuel va décliner des droits sur la parentalité à partir de 2013, les entreprises ont aujourd’hui la possibilité d’être novatrice et moderne en refusant l’inégalité de traitement entre les parents homosexuels et hétérosexuels », explique la porte-parole de l’Autre cercle Catherine Tripon.

Pourtant, même adoptée, la mesure peine encore à faire bouger les lignes. Selon SFR, cité par l'AFP, deux personnes seulement sur les 10.000 que compte le groupe SFR pourraient à ce jour bénéficier de cette possibilité. « Un certain nombre de salariés homosexuels hésitent à profiter pleinement de leurs droits, car cela revient à se dévoiler, rappelle Catherine Tripon. C’est encore compliqué de prononcer le mot d’homosexualité dans l’entreprise. Alors que la culture du management est souvent associée à la virilité, l’homosexualité peut être instrumentalisée pour dénigrer des cadres candidats à un poste de pouvoir. »

Nathalie Alonso © Cadremploi.fr

Nathalie Alonso
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