Bientôt un label pour repérer un employeur éthique et écolo

Ingrid Falquy

Danone s’allie à une association, B Lab, pour créer un label qui permettra aux multinationales de prouver leur engagement pour les droits humains et l’environnement. Une preuve de plus attendue par les consommateurs, mais aussi les futurs salariés.
Bientôt un label pour repérer un employeur éthique et écolo

Great Place to Work, la certification Top Employers, le label diversité, le label égalité… Tous ces sceaux aident les candidats à choisir leur future boîte en fonction de leurs valeurs. Les multinationales, elles, aiment collectionner ces distinctions pour attirer les meilleurs candidats. Et bientôt, elles pourront prouver aussi leur engagement pour l’environnement et les droits de l’homme. Des préoccupations croissantes, chez les jeunes diplômés notamment. C’est Danone qui va travailler avec l’association B Lab pour dessiner les contours d’un nouveau label B Corp (Benefit corporation), adapté aux groupes internationaux.

Pour être certifiés, les mastodontes devront prouver leurs bonnes pratiques en termes de gouvernance, de droits humains, d’éco-responsabilité, à travers un questionnaire et un audit. Il faudra aussi qu’ils intègrent à leur statut une phrase symbolique, stipulant leur engagement à servir toutes les parties de leur écosystème, et pas seulement les actionnaires ou les propriétaires. Si le réseau B Lab, qui réunit toutes les entreprises certifiées B Corp, existe déjà depuis 2006, seules des PME ou des entreprises récemment entrées en bourse en font partie, dont seulement sept en France, Nature & Découvertes, par exemple. Toute la difficulté pour B Lab et Danone va être d’adapter le système d’évaluation à des pieuvres aux multiples filiales évoluant dans des pays au niveau de développement variés.

Danone, le développement durable dans les gènes

Danone est justement bien placé pour réaliser ce travail puisque la responsabilité sociale fait partie de son ADN. Le géant revendique en effet son "double projet économique et social" depuis l’ère de son fondateur, et a déjà créé son propre système de mesure de la performance RSE de ses filiales, Danone Way. « Attention, notre souhait n’est pas de nous faire labelliser B Corp, mais de travailler de manière ouverte avec B Lab pour pouvoir permettre d’ouvrir ce label à des plus grosses boîtes », précise Charlotte Pasternak, directrice des relations presse du groupe. Dix des filiales de l’entreprise feront office de bêta-testeurs pour que le questionnaire de certification B Corp d’origine soit adapté à une multinationale.

Établir un examen des bonnes pratiques, filiale par filiale, pourrait permettre aux géants de faire le ménage. Car même une entreprise comme Danone, qui multiplie les bonnes actions (on peut citer en vrac le projet Danone communities, développé avec Mohamed Yunus ; le fonds Danone pour l’écosystème ; ou encore la couverture santé Dan’Cares), se retrouve parfois confronté à des scandales. Le groupe a par exemple dû rappeler en 2013 du lait infantile toxique distribué par une de ses filiales en Chine.

Implanter la graine de la responsabilité dans les très grandes entreprises

« Ce serait un bon signe si de nombreuses multinationales faisaient évoluer leur pratique au point de pouvoir être certifiée, commente Élisabeth Laville. On en a besoin puisque ce sont les elles qui ont le plus d’impact environnemental. Ce qu’il faut éviter, et un comité éthique y veillera, c’est que l’évaluation soit affaiblie pour y faire entrer les très grandes entreprises ». Éviter le green-washing, en somme. De toute façon, à l’heure où tout se sait, ce ne serait pas dans l’intérêt des sociétés. Demandez à Volkswagen.

Ingrid Falquy
Ingrid Falquy

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