Comment améliorer son équilibre vie privée / vie professionnelle ?

Mathilde Hardy

Mener de front vie professionnelle et personnelle, c’est le défi que souhaitent relever la plupart des cadres. C'est même une véritable quête pour certains. La perception du travail et les priorités qui y sont liées ont bel et bien évolué : maintenir des temps de loisir et de sport, mais aussi garder du temps pour des projets personnels et la famille. Comment font ceux qui ont réussi à trouver l’équilibre entre vie pro et vie perso ? Comment améliorer son équilibre vie privée / vie professionnelle ? Réponses ci-dessous
Comment améliorer son équilibre vie privée / vie professionnelle ?
4 axes d'amélioration de l'équilibre vie pro vie perso

Apprendre à déléguer pour un meilleur équilibre vie pro / vie perso

Gagner en efficacité pour se libérer du temps perso permet de trouver un meilleur équilibre entre sa vie pro et sa vie perso. Comment ? En déléguant efficacement certaines tâches de son quotidien. Notamment, les moins importantes. Le temps libéré vous permettra de vous atteler à d’autres travaux, voire même de rentrer plus tôt chez vous.

Si pour vous la délégation relève du véritable effort, procédez par méthodologie :

  • Repérez les tâches secondaires que vous pourriez déléguer.
  • Identifiez le collaborateur à qui vous pourriez l’attribuer.
  • Briefez-le.
  • Faites-lui confiance et profitez autrement du temps libre accordé.

Organiser son temps de travail efficacement

Pour ne pas se sentir débordé et absorbé dans sa vie professionnelle, au détriment de sa vie personnelle, l’aménagement de son temps de travail est fondamental.

Voici plusieurs pistes sur lesquelles vous pouvez jouer pour améliorer votre équilibre vie pro / vie perso :

  • Prioriser les tâches.

Il est important de savoir prioriser ses tâches pour ne pas se laisser envahir par ce qui est moins urgent. Par exemple, vous pouvez faire des to-do lists, par ordre d’importance. Une fois la tâche effectuée, n’oubliez pas de la barrer. Vous ferez ainsi le vide dans votre esprit.

  • Instaurer des horaires de travail.

Si vous avez tendance à avoir des journées à rallonge, imposez-vous des horaires de travail et respectez-les quoi qu’il arrive. Inutile de faire du présentéisme si vous avez achevé votre to do de la journée. Si vous êtes fatigué, et donc moins productif, mieux vaut rentrer vous reposer, faire du sport ou profiter de vos proches plutôt que de traîner dans les couloirs du bureau.

  • Apprenez à dire non.

Si vous êtes déjà sous l’eau ou en bonne voie pour vous dégager du temps de qualité, apprenez à dire non. Inutile d’accepter toutes sortes de travaux que l’on souhaiterait vous confier. Vous devez être en mesure de refuser la tâche proposée, et de le justifier sans culpabiliser.

Équilibrer vie privée et vie professionnelle en se fixant ses propres règles

Se fixer ses propres règles, surtout lorsque l’on connaît ses failles, permet d’améliorer son équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle. D’abord, parce que vous êtes le mieux placé pour savoir où doit se situer le curseur, ensuite parce que les règles de l’un ne conviendront pas forcément à l’autre.

Pour se donner les bonnes règles et articuler au mieux vie pro / vie perso, une bonne méthode consiste à analyser ses phases de travail et en-dehors du travail puis à constater ce qu’il manque pour que l’équilibre soit parfait.

Certains décideront de ne plus partir du travail après une certaine heure ou refuseront d’organiser des réunions tôt le matin ou tard le soir. D’autres consacreront les pauses déjeuner au perso ou s’interdiront de toucher à leur boite mails le soir et le week-end lorsqu’ils sont à la maison.  

Pour ne pas trop vite se laisser déborder et créer un déséquilibre de la vie professionnelle sur la vie personnelle, il peut être aussi opportun de matérialiser la ventilation entre les moments pro et les moments consacrés à la famille ou aux loisirs.

Par exemple en planifiant à l’avance des activités que vous aimeriez faire seul ou en famille, mais pourquoi pas aussi des vacances. Vous pouvez par exemple vous créer un emploi du temps, agençant les plages de travail et celles consacrées au perso (sport, cinéma, repas entre amis…). En ligne de mire un objectif clair et défini : ne plus travailler le soir et le week-end.

Ériger une frontière entre la sphère personnelle et professionnelle

Pour trouver son équilibre vie pro / vie perso, il est important que la frontière entre les deux soit clairement définie. Le télétravail ou les outils technologiques de travail à distance (Slack, Jira, Zoom, Meet…), s’ils ont facilité le nomadisme des cadres, ont aussi flouté la frontière qui pouvait exister. Lorsqu’on travaille de la maison et qu’on a tous les outils permettant de se connecter à distance, difficile de résister à la tentation de jeter un coup d’œil de temps en temps à sa boite mails ou de répondre à un collègue qui vous pose une question sur Slack.

Un bon équilibre vie pro / vie perso passe donc par une déconnexion stricte lorsque vous êtes à la maison pour casser la dépendance à votre téléphone ou ordinateur portable. La plupart des tâches peuvent attendre le lendemain, et l’entreprise ne s’arrêtera pas de tourner si vous n’avez pas répondu tout de suite à untel. L’important est de ressentir une réelle coupure entre le travail et le personnel. Et de se consacrer tout entier à son activité ou sa famille, sans se laisser polluer par le travail.

Témoignages : 4 pères se livrent sur leur équilibre vie pro et vie perso

Nous avons demandé à 4 cadres-conjoints-pères comment ils s’y prennent pour concilier vie pro et vie perso. Des témoignages sur l’équilibre vie pro / vie perso qui confirment que l’égalité professionnelle passe par davantage d’implication des conjoints. Et vous, comment faites-vous ?

Joël Gaudeul « Pas de smartphone quand je suis avec ma fille »

38 ans, Père d'une fille de 2 ans et demi

Directeur marketing chez Mention, une plateforme de social listening

Pour ce jeune papa d’une petite fille de deux ans et demi, concilier vie pro et vie perso n’est pas un vain mot. A la naissance de son enfant, ce directeur marketing, « plutôt » du matin, a réorganisé ses journées de travail.

Si je devais un jour avoir des soucis au travail parce que je m’occupe de ma fille, je changerais immédiatement d’entreprise car ce ne serait pas un employeur fait pour moi
Joël Gaudeul

« J’arrive désormais plus tard, vers 9h15-9h45 après avoir déposé ma fille à la crèche. Sur mon agenda partagé, toutes les demandes de meeting après 17 heures, sont par défaut refusées. Les gens doivent venir m’en parler de vive voix et j’avise en fonction de l’urgence », illustre-t-il.

Quand il rentre le soir, il désactive systématiquement les notifications de sa messagerie pro de son téléphone afin de ne pas être dérangé.

« Avec mon épouse, on s’est fixés une règle : pas de smartphone quand on est avec notre fille. On profite à 100% d’elle », insiste-t-il. En cas d’urgence personnelle en journée, il ne s’interroge même pas sur le fait de devoir quitter ou pas son boulot. Il file sur le champ, un point c’est tout.

« Ma paternité fait partie de mon identité professionnelle. Sans les spammer avec des photos de bébé, je m’assure que mon équipe est bien au courant. Aux nouvelles recrues, je me présente comme « Joël, 38 ans, papa d’une petite fille de deux ans et demi ». Cette précision rend plus acceptable la flexibilité de mes horaires. Avant d’intégrer l’entreprise, j’ai d’ailleurs vérifié que le télétravail était tout à fait possible et respecté », conclut celui qui est aujourd’hui ravie de gérer la première grossesse de la boîte.  

Edouard Gasser « Je ne travaille jamais à la maison. »

36 ans, père de 3 enfants de 1 an et demi, 2 ans et demi et 5 ans et demi.

Co-fondateur et directeur général de Tilak Healthcare, un éditeur de jeux vidéo thérapeutiques

Sa recette « équilibre vie pro vie perso ? » : COM-PAR-TI-MEN-TER.

« Je ne travaille jamais à la maison. Je ne suis d’ailleurs pas spécialement partisan du télétravail.»

Quand je rentre chez moi c’est pour profiter de ma famille et faire autre chose que bosser.
Edouard Gasser

« En revanche, au boulot, je suis hyper concentré et focus. J’évite les débuts de réunions après 17h30 ce qui me permet de partir à 19h30 grand max. Idem le matin », illustre le jeune dirigeant.

Son job d’avant, dans lequel il bossait parfois soir et week-end, ne lui manque pas. Au contraire. « Je considère qu’un tel rythme est même mauvais pour conserver une bonne santé mentale », ajoute-t-il.  

Toujours dans cette logique de compartimenter pour profiter à fond de ses vies pro et perso, Edouard Gasser utilise son temps de transport en train (45 minutes aller) entre sa maison de Fontainebleau et son bureau parisien comme un sas de compression et de décompression. Le matin, il profite de son voyage pour « monter en puissance », traiter ses premiers mails, etc. Et le soir, sauf extrême urgence, il lit la presse, des bouquins, écoute des podcasts… pour décompresser et arriver chez lui en ne pensant plus à son job. Et être entièrement dispo pour sa tribu qui compte désormais 3 enfants.

Dany El Jallad « Je ne quitte jamais le bureau après 18h30 afin de pouvoir faire les devoirs avec mes filles. »

37 ans, père de 2 filles de 6 et 9 ans

Directeur des comptes stratégiques au sein du cabinet de recrutement Robert Half

En termes de mobilité géographique, ce jeune père de deux filles encore petites accepte les déplacements professionnels ponctuels mais pas de déménagement pour le moment.

Chacune de mes décisions professionnelles est prise en corrélation avec ma vie de famille.
Dany El Jallad

Sa journée est rythmée par son job et sa vie de famille. Le matin, c’est le rituel immuable du petit-déjeuner avec ses enfants. Puis celui du chemin de l’école en voiture, où il continue d’échanger avec elles.  Sa femme, qui les suit à vélo, prend ensuite le relai à un croisement. Elle fait à son tour le reste du trajet avec les filles jusqu’à l’école tandis que leur père est reparti en direction de son travail.

« Le mercredi si je suis entre deux rendez-vous à l’extérieur, je passe déjeuner avec les filles à la maison », illustre-t-il. Le soir, il ne quitte jamais son bureau de La Défense après 18h-18h30 afin d’être présent pour les devoirs, le dîner et passer du temps avec sa famille. « Si besoin, je me reconnecte ponctuellement à ma messagerie professionnelle. Mais c’est rare et cela ne dure pas des heures », insiste-t-il. S’il doit rentrer en urgence et lâcher son travail, il n’hésite pas une seconde, tout en gardant un œil sur son téléphone pro. « Je suis toujours disponible en cas d’urgence », conclut-il.

Fabrice Marsella « Nous synchronisons nos agendas tous les dimanches soirs avec ma femme »

47 ans, père de 2 filles de 12 et 16 ans

Directeur de Le Village by CA Paris, un accélérateur de start up

Pour concilier sa vie professionnelle avec sa vie personnelle, ce manager ne laisse rien au hasard. D’abord, avec sa femme, ils travaillent tous les deux dans le même quartier et à peine à une demi-heure de train de leur domicile.

Le matin, nous faisons une partie du chemin à pieds avec nos deux filles avant de filer travailler.
Fabrice Marsella

« J’ai le sentiment d’avoir fait une partie du job de parents en passant un maximum de temps avec elles dès le matin », sourit-il. Cette « proximité géographique » lui permet de gagner en sérénité. « En cas d’urgence, je peux rentrer rapidement sans avoir à appeler ma femme », ajoute-t-il.

Le dimanche soir chez les Marsella, c’est opération synchronisation : « On a tous les deux des postes à responsabilités et beaucoup de déplacements, cette synchronisation d’agendas permet de checker qui sera présent le soir pour les filles et le cas échéant, d’organiser un autre mode de garde », illustre-t-il.

Pour préserver ce subtil équilibre vie pro-vie perso, Fabrice Marsella désactive également toutes ses notifications pros durant le week-end et les vacances. « Si je les recevais, je serais tenté de replonger », précise celui qui se lève volontiers (et de bonne humeur) à 6 heures tous les jours et qui bosse jusqu’au réveil de sa famille. Après il décroche.

Enfin, pour éviter de se laisser déborder par leur job, les Marsella essaient de rentrer du boulot ensemble. « On s’appelle parfois pour rappeler à l’autre qu’il est grand temps de partir », conclut-il.

Propos recueillis par Sylvie Laidet

Mathilde Hardy
Mathilde Hardy

Je suis rédactrice web SEO et fondatrice de l’agence Les Nouveaux Mots. J'ai à cœur de rédiger des articles fiables et complets sur les sujets emploi, éducation, immobilier, argent et droit, notamment à destination des lecteurs de Cadremploi, grâce à mon expertise de 10 ans sur ces sujets.

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