4 choses à savoir avant de postuler dans la banque

Sylvie Laidet-Ratier

Volume d’embauches, processus de recrutement, niveau de diplôme attendu, type de parcours apprécié des recruteurs, voici tout ce que vous devez savoir pour augmenter vos chances d’intégrer des grands réseaux bancaires.
4 choses à savoir avant de postuler dans la banque

Des embauches mais pas de création nette d’emplois

En 2014, le secteur bancaire a recruté 35 000 personnes, soit une hausse de 13 % en un an. Mais attention, ce chiffre ne doit pas masquer que le secteur, qui emploie à ce jour plus de 370 000 personnes, détruit plus d’emplois qu’il n’en crée. En 2014, la filière a enregistré une baisse de 0,9 % de ses effectifs. « Après l’accalmie de 2011 à 2014, 2015 a été une année de rebond en ce qui concerne les recrutements cadres et ce début d’année laisse augurer une tendance identique pour les prochains mois. À moins d’un krach boursier bien sûr », observe Frédéric Hatsadourian, senior manager de la division banques et assurances du cabinet de recrutement Robert Walters. Les embauches vont essentiellement porter sur des postes de chargés d’affaires patrimoniaux, professionnels et entreprises ainsi que sur des fonctions de directeurs d’agence, directeurs de secteur et de centre d’affaires. « Les banques ne recrutent pas pour uniquement pour combler des postes dans l’immédiat mais voient à plus long terme. Pour cela, elles sont particulièrement attentives à la capacité du candidat à s’intégrer dans l’établissement mais aussi à son potentiel d’évolution transversal ou vers du management », ajoute-t-il.

 

Un niveau de diplôme supérieur 

Voilà un secteur qui apprécie toujours les diplômés de l’enseignement supérieur. En 2014, 45 % des nouveaux embauchés étaient titulaires d’un bac +4 ou bac +5. 15 % avaient  un bac +3 et près de 29 % un bac+2. « Un background universitaire allant de bac +3 à 5 ou les diplômés d’école de commerce et d’ingénieur mais aussi les bac +2 assortis d’une formation à l’ITB font effectivement partie des niveaux de diplôme requis pour intégrer la filière », confirme Frédéric Hatsadourian.

 

Un processus de recrutement à rallonge

Tout commence par une série de tests. Des tests de personnalité classique (Sosie, Papi, Performance, etc) et de plus en plus des tests techniques. Il peut s’agir de quiz, de mises en situation ou de rédactionnel (étude de cas) par ligne de métiers. « Un chargé d’affaire patrimonial devra par exemple répondre à 40 ou 60 questions sur des thématiques juridiques, fiscales et de produits. Cela permet d’apprécier la légitimité technique des candidats. Les clients sont de plus en plus informés sur les sujets bancaires, ils doivent avoir en face d’eux des conseillers encore plus crédibles. Et puis, ne perdons pas de vue que deux crises financières sont passées par là, et les banques n’ont pas toujours bonne presse. La plus value technique des conseillers en agence doit être irréprochable », argumente Frédéric Hatsadourian. Après les tests, le candidat passe une batterie d’entretiens de sélection. Sans compter les appels de pré-sélection puis les rendez-vous éventuels avec le cabinet de recrutement mandaté pour trouver la perle rare, dans les banques, le process de recrutement compte entre 3 et 5 entrevues. En général, un rendez-vous avec les ressources humaines et deux autres avec des opérationnels, notamment le futur manager. « Pour les candidats à des postes à plus de 60 000 euros s’ajoutent un entretien avec un N+2, par exemple le patron du réseau, et un autre avec un membre du directoire », précise cet expert du secteur. Bref, il faut entre 3 et 4 semaines avant la décision finale.

 

Avoir un parcours cohérent et de la stabilité

Sur les parcours requis, les recruteurs restent très conservateurs. Présenter une ou plusieurs expériences dans le secteur voire dans l’assurance (et encore) s’impose pour intégrer un établissement bancaire. « Les banques partent à la conquête des clients mais cette conquête doit être maîtrisée dans le respect des risques et des règlementations. Pour cela, elles apprécient effectivement des candidats issus de la banque », souligne Frédéric Hatsadourian. Les employeurs sont également attentifs à la cohérence du parcours : avoir débuter comme conseiller particuliers, puis être passé sur la clientèle professionnelle puis entreprises et enfin vers un poste de management, 3 ou 4 ans à chaque fois, tend à rassurer.  « Si la personne a quitté le secteur depuis 2 ou 3 ans, c’est déjà plus compliqué », assure cet expert. De même, un ancien collaborateur d’une banque parti tenter sa chance comme CGPI indépendant mais qui aurait échoué, et qui escompterait revenir dans la banque, n’est pas sûr de décrocher les honneurs d’un recruteur du secteur. En revanche, une expérience réussie dans les fintech ou tout autre start up en lien avec le digital est susceptible de capter l’attention des employeurs d’un secteur en marche forcée vers la digitalisation.

Sylvie Laidet-Ratier
Sylvie Laidet-Ratier

Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.

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