Emploi dans le Nord-Pas de Calais : des signes encourageants

Christine Piedalu

Immobilier construction, industrie pharmaceutique, banque... poursuivent ou ont repris les embauches. Les entreprises restent néanmoins très prudentes.

 

 

La région retrouve quelques couleurs. Si elle a été l'une des plus impactées par la crise, 2010 a incontestablement marqué un mieux en matière d'emploi assurent les cabinets de recrutement.

 

« La tendance est globalement plus favorable. Le regard des chefs d'entreprise est plus positif même s'ils restent prudents, souligne Olivier Vandenbossche, de RH Triumvirat. Concrètement, on observe des renouvellements mais peu de créations de postes et les sociétés se montrent très réfléchies dans les embauches. »

 

L'orientation est davantage aux CDD, ce qui n'exclut pas quelques souplesses. Olivier Dufour, de Michael Page, constatait une augmentation des demandes de missions de 6 à 8 mois chez Michael Page Intérim Management : « Des missions qui peuvent parfois déboucher sur un CDI », relève-t-il.

 

L'immobilier-construction et la distribution, en particulier la distribution spécialisée, ont continué leurs embauches, « l'industrie a repris lentement ses recrutements », note Olivier Dufour. Raphaël Molon, de Hays, distingue des secteurs fortement impactés comme l'automobile, quand d'autres comme l'agroalimentaire et l'industrie pharmaceutique sont restés dynamiques. « Concernant la maitrise d'ouvrage, le secteur public a plutôt bien résisté dans les fonctions techniques et support », ajoute-t-il.

 

Recrutements via l'alternance

 

Domaine en hausse, l'audit et l'expertise comptable recrutent à tous niveaux de poste. Tandis que la banque et l'assurance ont rouvert les portes et n'hésitent pas, à l'égal des majors de l'immobilier, à engager des juniors. « Ces secteurs apprécient de recruter après un stage ou via l'alternance. Ils ont testé le jeune en situation réelle ce qui constitue en soi une vraie période d'essai », explique Raphaël Molon.

 

Que l'on ne s'y trompe pas, dans le Nord comme ailleurs, les expérimentés sont toujours les mieux placés. « Les entreprises veulent des confirmés, rapidement opérationnels et rentables, rappelle Olivier Vandenbossche. Elles ont moins de trésorerie, des équipes plus resserrées, moins de capacité à former en interne les nouveaux arrivants et le business s'est durci. Elles ont besoin de professionnels plus pointus. »

 

Les exigences se sont accrues, confortées par une certaine perception du marché de l'emploi. « Les sociétés sont persuadées que nombre d'excellents candidats sont aujourd'hui en recherche. De très beaux profils le sont effectivement, mais le marché des cadres reste tendu », confie Olivier Dufour.

 

Les process de recrutement se sont allongés et la frilosité des candidats en poste n'arrange rien. « L'attractivité vient aujourd'hui du statut proposé, c'est-à-dire du CDI », indique Olivier Vandenbossche. Solidité du projet et des perspectives font la différence, alors que les propositions salariales portent sur des augmentations « raisonnables ».

 

Reste une région Nord qui, de par sa situation géographique, a su attirer de nombreux sièges sociaux, le bassin lillois en compte une soixantaine. La qualité de son enseignement supérieur - universités, écoles de commerce, d'ingénieurs - séduit toujours entreprises et candidats. « Le retour des jeunes diplômés qui ont fait leurs études sur place, puis ont commencé leur carrière en région parisienne et qui reviennent après un premier enfant, est toujours une constante », affirme Olivier Dufour.

 

Christine Piedalu
Christine Piedalu

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