Energie : un secteur pour globe-trotters

Bruno Askenazi

C'est surtout dans l'industrie pétrolière et gazière que les pigeons voyageurs seront les plus demandés. Moins dans le nucléaire.

Construction d'une plate forme pétrolière dans le golfe persique, exploitation d'un gisement de gaz en Algérie, mise en service d'une centrale électrique en Chine ....les entreprises de l'énergie interviennent partout dans le monde. A priori, le secteur offre une foule d'opportunités de carrières à l'international. C'est en partie vrai.

Priorité aux ingénieurs confirmés

En réalité, c'est surtout l'industrie pétrolière et gazière qui fait le plus voyager ses ingénieurs. Des entreprises parapétrolières, comme Technip ou Saipem, recrutent régulièrement des cadres chargés de démarrer des installations à l'autre bout du monde (ingénieurs démarrage) ou des experts spécialisés, affectés à des chantiers en Asie ou en Afrique.

De grands groupes comme Total ne manquent pas non plus d'offres à l'étranger pour travailler sur les projets d'exploration et de forage. Les constructeurs de centrales électriques, comme Alstom, font également appel à de nombreux expatriés, jeunes diplômés ou confirmés.

Dans le nucléaire, les postes à l'international se font plus rares. « Même si les chantiers de construction de réacteurs à l'étranger ont besoin d'ingénieurs français, la majorité des offres concernent l'Hexagone où il faut réaliser les études pour l'international, exploiter et entretenir un grand parc de centrales », précise Cédric Girard, responsable division industrie chez Hays.

Des expatriés triés sur le volet

Chez EDF ou Areva, les expatriés sont le plus souvent des salariés triés sur le volet, déjà rodés aux projets internationaux. Pas question d'en envoyer en masse sur le terrain.

« Lorsque nous participons par exemple à la construction d'une centrale nucléaire en chine, nous travaillons avec nos partenaires chinois sur place, affirme Eve Mathieu, directrice de la marque employeur EDF. Quelques dizaines d'ingénieurs sont expatriés pour apporter leur expertise au projet».

Un tremplin pour booster sa carrière

Même si la tendance est de réduire la durée des missions et de limiter les packages salariaux, ces postes à l'étranger permettent de booster une carrière.

« On gagne en crédibilité technique sur un produit, explique Jean-Christophe Toureng, manager de la division industrie du cabinet. On montre son ouverture culturelle et son autonomie en se débrouillant parfois avec les moyens du bord, très loin du siège». Les ingénieurs en sont bien conscients.

Mais les récentes affaires d'enlèvement d'expatriés français en Afrique risquent de compliquer le travail des recruteurs. A l'avenir, les candidats au départ pour le Niger, le Pakistan ou l'Angola pourraient être plus compliqués à dénicher.

Du coup, selon Nicolas Leroy, directeur de la division ingénieur-technicien de Michael Page, « l'écart de traitement sera encore plus marqué entre les expatriés des pays dangereux qui vont continuer à bénéficier d'avantages conséquents et ceux envoyés dans des zones plus calmes où les avantages liés à l'expatriation tendent à disparaître ».

Bruno Askenazi
Bruno Askenazi

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