La reprise des embauches a sonné dans l'informatique

Tiphaine Réto

C'est la bonne nouvelle de l'année : 64 % des recrutements cadres de 2010 se sont faits dans les fonctions informatiques. Les profils les plus recherchés : des experts avec de bonnes bases en langue.

D'après le Syntec Informatique, entre 20 et 25 000 salariés auront être embauchés cette année dans l'informatique. « Ces chiffres montrent une première éclaircie sur le plan de l'emploi, analyse Philippe Tavernier, président de la commission Social, Emploi et Formation du syndicat professionnel des SSII et des éditeurs. C'est plus que l'année dernière, mais ça reste moins élevé qu'en 2008, où 40 000 salariés ont été recrutés. »

Des fonctions essentielles à l'entreprise

Une reprise toute en douceur liée au redémarrage économique et à la place charnière de l'informatique dans l'entreprise. « Les systèmes d'information sont un passage obligé pour tout projet de transformation, de rationalisation et de réorganisation. Les sociétés les plus dynamiques se remettent en ordre de marche et rouvrent les vannes des embauches », explique Philippe Arsac, président du cabinet Eurowin Consulting, spécialisé dans l'embauche de cadres en informatique,

Plus d'informaticiens que de commerciaux

L'informatique serait-il le nouvel eldorado de l'emploi ? C'est ce que confirment les chiffres de l'APEC : 64 % des fonctions recherchées par les entreprises en 2010 s'avèrent être dans ce secteur. Loin devant les fonctions commerciales, habituellement mieux loties. « Le développement de l'E-commerce n'est pas étranger à ce revirement. Il y a un transfert des besoins en compétence des commerciaux aux informaticiens », poursuit Philippe Arsac.

Banque-assurance ou énergie ?

Mais ce dernier n'est pas le seul à recruter. « La banque, l'assurance et la finance fonctionnent bien, observe Philippe Tavernier, du Syntec Informatique. Il en va de même pour les utilities avec le pétrole, l'électricité et le solaire. »

De nouveaux types de postes

Côté poste, les ingénieurs études et développement, les chefs ou directeurs de projet ainsi que les responsables des études restent prisés par les entreprises. « La partie production et sécurité, nouveau créneau porteur depuis 2 ou 3 ans, continue de se développer, note Philippe Arsac. Avec en ligne de mire, l'externalisation, la rationalisation des infrastructures et les économies d'échelle. » Pour Philippe Tavernier, ce sont les consultants métier ou système et les architectes qui attirent SSII et PME.

Expert et bac+5 demandés

Quand aux recruteurs, ils sont toujours à l'affut de candidats dotés d'un Bac +5. « La préférence va aussi pour des profils ayant des bases techniques, quel que soit le poste », tranche Philippe Arsac.

Reste que les juniors ne sont pas à la fête. En effet, 46 % des candidats recrutés cette année avaient plus de 5 ans d'expérience. « Les SSII et les cabinets de conseil recherchent de nouveaux quelques jeunes dip' », tente quand même de rassurer Philippe Arsac.

L'anglais, un va-tout pour la carrière

Dans ce contexte, outre les compétences techniques en Java/J2EE, Dotnet, en technologies EAI ou ESB, un atout saura faire la différence sur le marché de l'emploi : « la connaissance de l'anglais », affirment en cœur les observateurs. Un critère essentiel dans un milieu de plus en plus confronté à la mondialisation.

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Tiphaine Réto
Tiphaine Réto

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