L'emploi se maintient dans l'Ouest

Christine Piedalu

Les embauches se poursuivent, dans l'industrie, l'immobilier, les systèmes d'information, les banques...

 

« Depuis le mois d'août, la visibilité est plus limitée pour les entreprises, pour autant 2011 sera une bonne année, avec un niveau de recrutement élevé et des projets qui se lancent », résume Vincent Tharreau, manager exécutif senior chez Michael Page. Le ton est donné. « Les carnets de commandes sont remplis jusqu'à la fin de l'année, mais depuis la rentrée, les sociétés se posent davantage de questions », confirme Nicolas Buniowski, directeur régional chez Hays.

Néanmoins, dans les entreprises les ressources humaines sont tendues. Grégoire Buffet, associé fondateur de H₃O, note deux attitudes : des grands groupes rassurés par deux années de bons résultats et des PME aux réactions très prudentes, faute d'avoir pu complètement reconstituer leurs réserves. « Une troisième catégorie se distingue : Des entreprises familiales de taille moyenne, vendéennes notamment, qui ont beaucoup moins réduit leurs effectifs pendant la crise et qui peuvent prendre des décisions à moyen terme », ajoute-t-il.

Quels secteurs recrutent ?

Quels secteurs recrutent et à quels postes ? Dans l'industrie, ingénieurs et techniciens sont très recherchés pour mettre en place de nouveaux moyens de production, accompagner les lancements de projets. Les systèmes d'information demeurent bien orientés. En immobilier construction, les besoins de logements favorisent les recrutements. « Dans le BTP, les projets d'infrastructure entre Le Mans et Rennes, les projets ou finalisations de lignes de tramways sur Angers, Tours et Brest ont boosté le secteur », souligne Vincent Tharreau. Dans les fonctions commerciales, les experts en conquête de marché sont les grands gagnants. « Et la bancassurance continue à recruter », observe Vincent Tharreau.

Nicolas Buniowski note de forts besoins en expertise comptable pour pallier les départs en retraite, accompagner des rapprochements entre cabinets, développer des services, informatiques, juridiques... Dans le BTP, l'industrie de matériaux et matériels de construction se porte bien. Sur le terrain, les ingénieurs travaux, prospecteurs fonciers, ingénieurs structure sont extrêmement demandés.

Profils confirmés

Au-delà de fonctions spécifiques, un tronc commun se dessine. « Les profils doivent répondre aux besoins d'amélioration, de flexibilité et d'adaptabilité des entreprises ; à leur orientation à l'international ; à leur besoin d'innovation et de changement », souligne Grégoire Buffet. Exemple, les acheteurs devront mener des projets de sourcing très poussés à l'international, les responsables bureau d'études être prêts à apporter une expertise nouvelle dans le cadre d'un lancement de projet, etc. « Un bon directeur industriel, capable de travailler dans un contexte de changement est un profil complexe et recherché », ajoute Grégoire Buffet.

Les sociétés veulent des personnalités adaptables, les cadres y sont préparés, seul obstacle, la mobilité géographique. « Tout dépend des opportunités pour le conjoint et la conjoncture pèse sur la décision », remarque Grégoire Buffet. Reste qu'après 4 à 5 ans au même poste « si le projet leur permet d'avancer, ils écoutent », affirme Vincent Tharreau.

Packages avantageux

Pas de coup de tête côté candidats, leur décision se prendra dans une logique de gestion de carrière, et pas de coup de folie côté entreprises. Elles peuvent décider d'ouvrir un poste dès lors qu'elles sont face à une expertise qui leur plaît. « Mais elles renonceront si la personne n'est pas dans leur fourchette de salaire », affirme Nicolas Buniowski.

Des sociétés proposent des montages séduisants : un fixe plus variable garanti la première année, un package avantageux... « Elles feront la distinction entre le candidat qui investira sur le futur et le court termiste », assure Vincent Tharreau.

Christine Piédalu © Cadremploi.fr

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