Recrutements de cadres : les besoins des ETI, région par région

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Elles comptent entre 250 et 5.000 salariés, font moins de 1,5 milliard de chiffre d’affaires et créent la moitié de l’emploi cadre (16.000 postes) chaque année. Ce sont les entreprises de taille intermédiaire (ETI). Elles emploient un tiers des cadres du secteur privé et représentent un vivier d’emplois important pour les cadres et les débutants sur l’ensemble du territoire français.

Malgré leur nombre limité (environ 4.700 dans toute la France), les ETI affichent souvent une bonne santé financière, grâce à leur organisation et leur réactivité. Mais quelles sont les régions les plus « etittractives » pour les cadres. Quelles sont leurs spécificités ? Et qu’est-ce que ces entreprises attendent de leurs candidats ?

Ile-de-France : les spécialistes du service client demandés

Selon l’étude de l’APEC (décembre 2013), un tiers des salariés franciliens travaillent dans une ETI. Soit 6 points de plus qu’au niveau national. Ce gisement d’emplois profite notamment aux commerciaux et aux as de l’export (responsables export et chefs de marché export par exemple). « Avec un spectre d’activité moins large que les très grandes structures et donc plus concentrées sur une domaine spécifique, les ETI sont touchées de manière moins homogène par la crise. Grâce à leur capacité d’innovation, celles qui ont des parts de marché à l’international résistent bien à l’euro fort et entendent bien poursuivre leur développement », explique Jean-François Decrop, directeur du cabinet Hudson France. Les fonctions techniques, en lien avec le service client (avant-vente et après–vente) restent également au centre des préoccupations des dirigeants franciliens.

En revanche, les postes sur les fonctions support se font plus rares. « Après avoir réduit la taille de leur structure, les ETI sont suffisamment staffées pour gérer le personnel restant. Et en cas de besoin, elles recourent également à des services externalisés en France, voire à l’étranger », ajoute cet expert du recrutement.

Parmi les secteurs qui recrutent des cadres, on compte encore et toujours les éditeurs de logiciels, quelques ETI de l’agroalimentaire et les entreprises du dispositif médical.

Nord : l’emploi cadre tiré par la grande distribution

Cette région est également bien pourvue en ETI puisque à peu près un tiers des salariés nordistes travaillent dans ce type de structures. Actuellement, le marché de l’emploi cadre semble tiré par les secteurs de la grande distribution et la distribution spécialisée. « Sous l’influence du modèle anglo-saxon, les grandes enseignes partent à la reconquête des centres villes en ouvrant des magasins de taille plus réduite. Cette tendance a évidemment des conséquences positives sur tout l’écosystème environnant et notamment les ETI. Les prestataires logistiques, avec des camions de plus petite taille, font leur retour en centre-ville », constate Frédéric Béziers, directeur Hays France. Ces prestataires recrutent donc des logisticiens et des responsables d’ordonnancement.

Ces nouveaux concepts commerciaux dopent également l’activité des sociétés d’agencement, qui, en cascade, font travailler de nombreuses ETI dans le secteur de l’équipement de magasins par exemple.

En revanche, les difficultés financières des gros vépécistes (La Redoute, 3 Suisses) laissent augurer des jours moins cléments pour des dizaines de prestataires de taille intermédiaire. Les imprimeurs de catalogues, entre autres.

Grand-Est : des opportunités dans l’industrie malgré la crise

Malgré une crise évidente de l’industrie dans cette grande région, de très belles ETI liées à la mécanique tirent largement leur épingle du jeu. « Les fabricants de machine outils, d’appareils de mesure spécifiques (valves, pompes…) et les équipementiers automobiles moyen / haut de gamme disposent encore de larges débouchés à l’export », observe Frédéric Béziers. Pour entretenir et développer leurs parts de marché, ces entreprises recherchent toujours des commerciaux bien équipés en compétences linguistiques (anglais). « Profitant des quelques points de croissance mondiale, ces ETI recrutent des commerciaux expérimentés qu’ils chassent à la concurrence », ajoute-t-il.

Rhône-Alpes : commerciaux « conquérants » et profils techniques recherchés

Comme en Ile-de-France, en Pays de Loire, Nord Pas de Calais et Centre, on compte ici un tiers des salariés dans les ETI régionales. Les services, la santé, l’agroalimentaire, les nouvelles technologies et même l’industrie (notamment mécanique en Savoie), sont autant de secteurs qui boostent l’emploi cadre.  « Comme en Ile-de-France, mais avec une dynamique business supplémentaire, les profils commerciaux type conquérants de parts de marché mais aussi les profils techniques sont très appréciés des recruteurs », constate Jean-François Decrop.

Grand Ouest : l’agroalimentaire recrute des cadres commerciaux

L’agroalimentaire et le secteur « oil & gas » dopent actuellement l’emploi cadre dans les ETI régionales. « Avec le développement des petits surfaces de commerce en centre ville, les ETI de l’agroalimentaire comme Sodebo ou Fleury Michon recrutent des commerciaux pour assurer la présence de leurs produits dans ces linéaires plus réduits mais à forte valeur ajoutée du fait du bon pouvoir d’achat des clients citadins », analyse Frédéric Béziers. Pour répondre à ces besoins précis, on assiste aussi à la création de coopératives agricoles bios et haut de gamme.

Dans « l’oil & gas », les sociétés de pointes fabriquant des éléments pour l’exploitation, la transformation et le transport d’hydrocarbures sont aussi en recherche active de forces vives : des ingénieurs développement, des ingénieurs études et process mais aussi des chefs de projet.

Méditerranée : quelques opportunités dans le secteur « oil & gas »

Contrairement à leurs homologues du Nord, de l’Ouest et du centre de la France, les ETI du pourtour méditerranéen emploie entre 16 et 19% de salariés. Le tissu économique étant très majoritairement composé de PME et de TPE. Malgré tout, quelques sous traitants du secteur « oil & gas » recrutent des cadres notamment dans les équipements et communications pour bateau. « Après l’attentisme lié aux élections municipales, on entrevoit également quelques signes positifs chez les promoteurs immobiliers. Notamment sur le marché des résidences secondaires», constate le patron de Hays France. A la clé des postes d’ingénieurs travaux et responsables de programme. « Mais l’offre locale se suffit à elle-même car on avait jusque là beaucoup de compétences inexploitées », conclut-il.

Sud-Ouest : l’emploi cadre tiré par l’aéronautique

Là encore, ce sont dans les grandes métropoles locales (Toulouse et Bordeaux) que se trouvent les emplois dans les ETI. « Le secteur du dispositif médical, l’agroalimentaire mais aussi l’aéronautique / aérospatial réservent encore quelques opportunités d’emploi », explique Jean-François Decrop, directeur de Hudson France. Dans ces entreprises de taille intermédiaire, les fonctions commerciales export restent le nerf de la guerre. A noter également quelques postes dans les fonctions administratives. « Ces postes là sont ouverts une fois que les dirigeants ont bien validé que le besoin de remplacement était indispensable et que la charge de travail n’était pas répartissable en interne.

Dans les établissements de cette taille, les recruteurs sont encore plus exigeants qu’ailleurs. S’ils ne sont pas sûrs que le candidat possède 100 % des compétences requises, ils ne s’engagent pas. Dans les ETI en province, dans le doute, on ne recrute pas », conclut-il.

Sylvie Laidet © Cadremploi

 

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