Spécial mobilité : quelles opportunités de carrière dans l'Est ?

Tiphaine Réto

Envie de changer de poste ? De changer d'entreprise ? Zoom sur la mobilité professionnelle et les secteurs qui bougent dans le Grand Est.

Regain de bougeotte chez les cadres : 7% d'entre eux ont changé d'entreprise l'an dernier, selon le dernier panorama des mobilités professionnelles de l'Association pour l'emploi des cadres. 20% ont changé de poste ou ont vu leurs missions évoluer significativement.

« Depuis le début de l'année, nous observons une nette hausse de la mobilité parmi les cadres de la région Est, confirme Edith Erdinger, directrice de l'entité Est d'Hudson. Ces derniers demeurent à l'écoute des possibilités du marché, mais ils ne sont pas forcément prêts à aller jusqu'au bout de la démarche ». Précisions de Raphaël Tincelin, manager régional de Hays à Nancy : « L'appétence à la mobilité se maintient dans les secteurs de l'audit, de l'expertise comptable et de la finance. Il y a encore des opportunités. Dans le bâtiment ou les travaux publics, la mobilité est plus constante. »

Mobiles mais exigeants

Alors que le marché devrait se contracter en 2012, Edith Erdinger observe que « les cadres qui peuvent prétendre à la mobilité sont de plus en plus exigeants et demandent des garanties ». La question de la période d'essai (quatre mois pour les cadres), par exemple, devient un point sensible dans la négociation. La hausse de la rémunération que permet la mobilité continue reste convaincante.

« Un salaire se négocie à l'embauche, donc le gap est forcément plus important lorsqu'on change de structure, rappelle Raphaël Tincelin. On peut envisager une augmentation de 10% voire plus. Les cadres le savent, même dans les temps difficiles : pour obtenir un meilleur salaire, il faut bouger. »

Booster sa carrière

La région, où la compétition est moins rude, recèle un certain nombre d'opportunités. « Il faut être honnête, avance Antoine Colson, co-organisateur du salon Provemploi. Nancy ou Le Creusot attirent moins que Marseille et Toulouse. Dans les grands groupes, il y a une sorte de récompense au mérite pour ceux qui acceptent de faire quelques années dans le coin et il y a moyen de progresser assez vite. »

Sans parler du tissus de PME qui, de la Champagne à l'Alsace, forment une toile importante de possibilités. « Dans l'aménagement du territoire ou dans la banque-assurance en Lorraine, il y a vraiment de belles carrières à faire en acceptant d'être mobile », confirme Raphaël Tincelin.

Reste que le cadre moderne ne pense plus simplement à sa carrière. « C'est l'une des nouvelles motivations des cadres qui veulent changer d'entreprise, précise Edith Erdinger. Les jeunes, notamment, souhaitent privilégier la qualité de vie et trouver un équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. On voit régulièrement des cadres quitter des grands groupes pour des postes plus équilibrés, dans la région, sachant que la vie y est moins chère et l'évolution professionnelle moins stressante qu'en Ile-de-France. »

Changer de job, oui, mais pas de région

« Dans l'Est, conclut Edith Erdinger, la mobilité professionnelle n'implique toujours pas la mobilité géographique. » Même observation pour Raphaël Tincelin : « En Alsace, en particulier, c'est très difficile de faire changer les gens de zone géographique, même pour un poste très intéressant. » La mobilité interne reste donc un levier régulier. « Pour faire venir quelqu'un sur un recrutement en externe, nous privilégions des candidats qui n'ont pas à déménager, reconnaît Edith Erdinger. Le process met trois fois plus de temps quand il faut faire venir quelqu'un d'ailleurs. S'il faut que le conjoint change lui aussi un nouvel emploi, c'est tout de suite plus compliqué. » La mobilité, oui. Mais pas trop.

Tiphaine Réto © Cadremploi.fr

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