Spécial mobilité : quelles opportunités en Rhône-Alpes ?

Sylvie Laidet-Ratier

Envie de changer de poste ? De changer d'entreprise ? Zoom sur la mobilité professionnelle et les secteurs qui bougent en Rhône-Alpes.

Regain de bougeotte chez les cadres : 7% d'entre eux ont changé d'entreprise l'an dernier, selon le dernier panorama des mobilités professionnelles de l'Association pour l'emploi des cadres. 20% ont changé de poste ou ont vu leurs missions évoluer significativement.

En région Rhône-Alpes, sur l'année 2011, entre 16 000 et 17 500 embauches de niveau cadre sont annoncées par l'Apec. Soit une hausse de 5 à 10% par rapport à 2010. Sur place et avec la crise, les prévisions semblent moins optimistes. « Ce chiffre me paraît optimiste mais pas inaccessible. En fait, tout va se jouer dans les mois à venir, si la crise persiste, les entreprises qui ont un lien direct avec les marchés financiers vont reporter leurs embauches. C'est toujours la politique du stop & go », observe Pierre Cassier, directeur régional du cabinet Horemis Rhône-Alpes.

Quelles forces vives ?

Compte tenu de la densité et de la qualité du tissu éducatif supérieur local, les candidats formés ne manquent pas. « Si, en short list, les recruteurs ont le choix entre un candidat de la région, un autre du Nord de la France ou encore du Sud-Ouest, ils vont choisir le profil local », assure Pierre Cassier. Ne serait-ce que pour limiter le paiement de frais d'installation dans la région. La mobilité externe se fait donc prioritairement avec des locaux ! Toutefois, les « natifs » partis faire leurs premières armes en région parisienne et candidats au retour sont également les bienvenus. « Surtout, les jeunes diplômés car, là encore, l'employeur n'aura pas à gérer la relocalisation familiale », ajoute Pierre Cassier.

Qui recrute et quels profils ?

Les embauches sont du fait à la fois des grands groupes et du tissu de PME locales. « Ces derniers temps, les groupes ont dû apprendre à gérer leurs hauts potentiels pour les fidéliser et éviter leur départ avec la reprise. Du coup, ces entités jouent davantage la carte de la mobilité interne. Certains cadres dirigeants se voient proposer des dispositifs de formation à la carte et de haut niveau : une semaine par an à l'EM Lyon durant 5 ans. Les très bons middle managers se voient octroyé de substantielles augmentations de salaires », relève Christophe Catoir, DG opérationnel Adecco France pour le Sud et Est. Les PME locales misent davantage sur des recrutements externes et peinent parfois à trouver des candidats idoines, par exemple dans le secteur des télécoms. « Les métiers de la vente et l'encadrement des forces de vente sont les premiers terrain d'investissement des entreprises tertiaires. Certains industriels ont ré-internalisé leur branche R & D et recrutent donc des ingénieurs. Elles recherchent également des responsables maintenance et des patrons de production. Les cabinets de conseil en ingéniérie ont également repris leurs embauches », détaille Christophe Catoir.

Quels salaires ?

Actuellement pas de surenchère salariale dans les processus de mobilité externe. Au contraire. « Dans certains cas, les candidats se contentent du même salaire que dans leur précédent poste. Un candidat parisien perdra sans doute en terme de niveau de rémunération mais gagnera au final en qualité et niveau de vie. Les loyers à Lyon et en périphérie sont toujours inférieurs à ceux pratiqués en Ile-de-France », conclut Pierre Cassier.

Sylvie Laidet © Cadremploi.fr

Sylvie Laidet-Ratier
Sylvie Laidet-Ratier

Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.

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