Edouard Murat (Extia) : "Chez nous, les consultants ne sont pas des numéros"

Sylvia Di Pasquale

Suivi individualisé et missions sur mesure permettent à Extia de recruter ingénieurs et consultants. Et surtout de les retenir. Le point avec Edouard Murat, DRH d’Extia.

Si les sociétés de conseil en ingénierie informatique sont devenues ESN (entreprises de service du numérique), elles n’en sont pas moins accusées d’user leurs salariés, de les isoler et de ne pas chercher à les retenir. Mais elles sont de plus en plus nombreuses à travailler autrement. Comme Extia, labellisée « entreprise où il fait bon travailler» depuis deux ans (Best Workplaces France). D’ailleurs ses salariés, Edouard Murat, le DRH, les choie et l’assume : « Chez nous, les consultants ne sont pas des numéros. Nous les écoutons d’abord. Car un consultant heureux, c’est toujours un client satisfait alors que l’inverse n’est pas toujours vrai.»

Petits déjeuners et soirées pour garder le lien

Alors, tous les mois, avec d’autres membres du comité de direction, il va les voir, sur leur lieu de mission, chez leur client, avec les croissants. « Pour discuter, faire naître des idées », garder le lien, surtout. Un lien soudé par des fiestas offertes par l’entreprise toutes les 6 semaines. Un lien surtout soigné au quotidien par chacun des trois référents auquel a droit chaque salarié. Ces interlocuteurs administratifs, managériaux et RH, se rendent disponibles au moindre problème.

450 recrutements cette année

Evidemment, l’on peut se demander si l’altruisme a réellement sa place dans une ESN. Si tous ces efforts ne sont pas vains et si les sociétés qui en font moins ne s’en sortent pas aussi bien. Mais dans un secteur où le turnover reste préoccupant, celui d’Extia ne dépasse pas 10%. Et surtout, lorsqu’il faut attirer à soi de nouvelles recrues, il est préférable d’avoir la réputation d’être un prestataire à visage humain. Extia souhaite en recruter 450 cette année. Sachant que l’informaticien est une espèce courtisée, il faut déployer de l’imagination pour l’attirer. Quitte à provoquer.

Sérieux sans se prendre au sérieux

Comme l’ont fait les co-fondateurs d’Extia, en se présentant sur le site Internet de l’entreprise, sans pantalon. « Histoire de montrer que l’on peut être sérieux sans se prendre au sérieux, » s’amuse Edouard Murat. Une entreprise sympa, des dirigeants qui ne le sont pas moins, mais des rémunérations qui ne le sont pas forcément. « Ils sont dans le marché, » selon la formule consacrée. La quête de sens plutôt que l’abondance. Le concept semble porter ses fruits depuis 6 ans.

Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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