Florence Arnaiz-Maumé (Synerpa) : "500 recrutements de cadres dans les 6 mois"

Sylvia Di Pasquale

Explosion démographique des séniors oblige, les maisons de retraite privées renforcent leurs recrutements de cadres et s’ouvrent à des profils venus d’autres secteurs que ceux de la « silver économie ». Le point avec Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Synerpa, le Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées.

Arnaud Montebourg l’appelle la « silver économie » et compte dessus pour relancer l’emploi. Mais le secteur privé qui s’occupe des personnes âgées est fait d’un métal plus proche de l’or que de l’argent. Il compte 1800 maisons de retraite, emploie 80 000 personnes « et en recherche 5000 autres dans les six mois, » annonce Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Synerpa, le principal syndicat national d’établissements privés pour personnes âgées. Il fédère la plupart des entreprises de ce secteur constitué de quelques grands groupes cotés en bourse comme Orpea, Medica France, DomusVi mais aussi d’une multitude de groupes moyens comme Le Noble Age, Emera, Les Jardins de Cybèle, ainsi que d’indépendants.

Des fonctions managériales devenues très techniques

Bien sûr, le personnel encadrant ne constitue que 10% des effectifs, mais les 500 cadres soignants et non-soignants recherchés, ne sont pas évidents à convaincre, du moins dans certaines fonctions pénuriques comme celles de la santé, et du moins en ce qui concerne les jeunes diplômés. « Les candidats ne savent pas forcément que nous sommes riches et modernes. » Riches, c’est une évidence : la demande explose et les marges sont confortables. Mais moderne ? « Depuis 1995, de nouvelles règlementations sont apparues. C’est devenu un métier très technique pour les cadres, qui doivent avoir des notions de droit, mais aussi de management pour encadrer 60 collaborateurs en moyenne. » En ce qui concerne les directeurs de maison de retraite du moins.

Des recrutements de candidats issus d’autres secteurs

Pour débusquer ces perles rares, le secteur s’ouvre aux professionnels de l’hôtellerie et de la restauration, « voire du tourisme ». Autant de cadres habitués à gérer des établissements de A à Z que le secteur aimerait bien attirer, puisque les formations spécialisées n’y suffisent pas. Reste qu’une maison de retraite est moins glamour qu’un hôtel de la plage. Alors Florence Arnaiz-Maumé tente soigneusement d’éviter certains termes comme « vieillesse » et « mort ». « On ne parle pas non plus de dépendance, trop connotée. Nous préférons évoquer le grand âge et la perte d’autonomie. »

Un politiquement correct peut-être moins efficace que certains chiffres susceptibles d’attirer l’intérêt de nombreux candidats : le nombre de personnes de plus de 80 ans devrait doubler dans les trente prochaines années. Et les embauches devraient suivre en conséquence.

Par Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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