Guy Mamou-Mani (Syntec numérique) : "Nous travaillons activement aux besoins de reconversion"

Sylvia Di Pasquale

En légère décroissance, les industries du numérique continuent néanmoins de créer des emplois. Et souhaitent réussir davantage de reconversions afin de réduire le chômage des informaticiens. Le point avec Guy Mamou-Mani, président du Syntec numérique.

Que serait le taux de chômage sans les emplois des industries numériques ? « Assurément plus élevé, » affirme Guy Mamou-Mani, le président du Syntec numérique. Il faut dire qu’en termes de création d’emplois, les ESN (ex-SSII), éditeurs de logiciel et sociétés de conseils en technologie, n’ont pas démérité malgré une légère baisse d’activité de 0,3%. « Nous avons tout de même créé un peu moins de 7 000 emplois cette année et recruté près de 30 000 personnes. »

Le numérique à la rescousse de l’emploi

L’an prochain, le secteur devrait même repasser dans le vert et prévoit des recrutements à la hauteur des années fastes avec 10 000 créations de postes et entre 30 000 et 40 000 embauches, majoritairement des cadres. Une bonne santé qu’il espère retrouver, sans en être complexé. « La modernisation a certes détruit des emplois, mais le numérique en crée d’autres. » La roue tourne, mais pas pour tout le monde. Car si l’informatique en général et les technologies liées au Web en particulier sont de gros pourvoyeurs d’emplois, la filière est néanmoins confrontée à un curieux paradoxe.

Chômage et pénurie cohabitent

Côté pile, 7% des informaticiens sont au chômage (en catégorie A) et côté face, nombre de ses adhérents ne trouvent pas chaussure à leur pied et candidats à embaucher, par exemple sur des domaines pointus comme le big data ou les doubles compétences en marketing et informatique. L’inadéquation entre les besoins des entreprises et l’offre de compétences disponibles ? Une antienne dans le secteur. « Nous travaillons plus activement à ces besoins de reconversion. C’est une responsabilité partagée d’abord par les entreprises qui doivent apprendre à faire évoluer leurs salariés tout au long de leur carrière. Mais aussi par les salariés eux-mêmes qui doivent veiller à leur employabilité en acquérant notamment des compétences métiers. » A la demande du gouvernement, le Syntec numérique produira très prochainement « une cartographie des futurs métiers, pour mieux anticiper la formation et les reconversions ». En France, tout finit toujours par un rapport. Reste à espérer que celui-ci sera suivi d’effets.

Par Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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