H. Pouzin : "Les grossistes manquent de candidats"

Sylvia Di Pasquale

La branche du commerce interentreprises prévoit 50 000 recrutements cette année et lance une campagne d’information sur ses métiers méconnus. Le point avec Hugues Pouzin, Directeur général de la Confédération française du commerce interentreprises (CGI).

C’est Mission Impossible 6. Mais Hugues Pouzin n’est pas Tom Cruise, juste le directeur général de la Confédération française du commerce interentreprises (CGI). La mission qu’il a acceptée consiste à attirer suffisamment de candidats vers les 50 000 postes à pourvoir cette année dans ses entreprises membres, grossistes en France et à l’international. Compliqué, même en ces temps de chômage élevé.

Un secteur méconnu

Car « le BtoB », comme on dit, n’est pas un simple secteur : il en regroupe des dizaines. En plus, ce type de commerces où les pros vendent aux pros est composé à 97 % de PME. Et puis, une infime partie des 120 000 entreprises de la CGI est suffisamment connue pour attirer les candidatures spontanées. Pour couronner le tout, nombre des postes à pourvoir exigent des formations et des compétences plutôt pointues. Résultat : « 50% de nos entreprises qui recrutent prévoient de rencontrer des difficultés, » regrette le DG de la CGI.

Des salaires plus élevés

Alors à partir du 4 février, il déploie une campagne d’affichage, un site web dédié aux emplois du BtoB, www.MyBtoB.fr . Il ouvre aussi les entreprises (40 visites prévues), incite les scolaires à les visiter. Le commerce de gros paie bien, « 25% de mieux que le commerce de détail » et fidélise bien, « 72% des jeunes recrutés sont encore en poste deux ans après leur arrivée, c’est rare ». Hugues Pouzin rappelle aussi la bonne santé du secteur où « la moitié des 50 000 recrutements sont des créations nettes de postes ». Même si le nombre d’embauches a baissé de moitié depuis un an.

25 000 technico-commerciaux attendus

Si une bonne campagne de communication peut attirer vers lui des profils moins qualifiés pour des postes de chauffeurs-livreurs ou de manutentionnaires, il n’en est pas forcément de même pour les technico-commerciaux tant recherchés (environ 25 000 embauches prévues), les BTS ou les ingénieurs généralistes, logisticiens ou informaticiens, largement courtisés par ailleurs. Et qui devraient délaisser de grandes entreprises connues pour des PME et TPE dont ils n’ont jamais entendu parler. A elles de chouchouter ces candidats qui lorgnent plus naturellement vers la distribution traditionnelle.

Sylvia Di Pasquale @ Cadremploi.fr

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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