Philippe Cuenot (Bouygues Telecom) : les salariés travaillent où ils veulent

Sylvia Di Pasquale

La filiale télécom de Bouygues n’a finalement pas été retenue par Vivendi pour racheter SFR. Son DRH, Philippe Cuenot, pourra-t-il conserver les nombreux avantages offerts à ses salariés?

Pas simple de gérer les ressources humaines d’une entreprise de 9 100 personnes. Mais pour Philippe Cuenot, DRH de Bouygues Telecom, l’affaire ne semble pas relever du casse-tête. « Nous avons mis en place des standards de qualité RH. Nos principes de respect des collaborateurs et nos actions pour leur épanouissement viennent d’être reconnus pour la cinquième année consécutive par la certification “Top employers”.» Et le DRH de proposer une visite guidée de l’impressionnante armada de dispositifs qui a déterminé l’obtention de ce label. Même si, rencontré la veille de la décision de Vivendi de négocier plutôt avec son concurrent Numéricable pour la cession de SFR, le DRH ne pouvait  se prononcer sur la pérennité de ses dispositifs.

E-learning, réseau social interne et live-chats

Parmi ces outils destinés à doper l’autonomie des salariés, un portail de e-learning les autorise à se former sur tous types de formations, y compris des formations ludiques sans rapport avec leur métier. « Nous avons aussi développé un réseau social interne, destiné notamment à limiter l’utilisation du mail. » Mais changer de support pour les échanges écrits ne supprime pas lesdits échanges. « Nous avons mis en place des live chats entre la direction et les salariés » qui, ces temps-ci, ont moult questions à poser.

Télétravail possible en région parisienne

Si de bonnes conditions de travail incitent les salariés à rester en poste, une rémunération insuffisante les fait fuir. Bouygues Telecom échappe-t-il à cette règle ?   Le problème ne se pose pas « puisque nous payons légèrement au-dessus du marché. » Ce qui incite les collaborateurs à rester « 9 ans en moyenne. C’est plutôt un bon chiffre pour une entreprise qui a 18 ans d’existence.» Autre avantage, la possibilité de devenir actionnaire. « Bouygues est la seule entreprise du CAC 40 à avoir un actionnariat salarié dépassant les 23%. » L’entreprise offre également depuis peu la possibilité de télétravailler « pendant une journée ou deux par semaine ». Cette facilité concerne à ce jour 800 collaborateurs en région parisienne « mais il nous reste à développer cette formule également en province. »

250 à 400 remplacements envisagés

Pour bénéficier de tous ces dispositifs, les nouveaux venus, puisque Bouygues Telecom envisage de recruter entre 250 et 400 personnes cette année – majoritairement pour des remplacements – devront s’accommoder, du moins dans les locaux du siège, du « flex office ». C’est le joli nom pour signifier la fin du bureau personnel. Dans l’immeuble du siège, on travaille où l’on veut, et surtout où l’on peut. « Mais les équipes continuent de se regrouper sur des territoires restreints. Pas d’inquiétude, tout le monde a une place en arrivant le matin, on ne joue pas aux chaises musicales. » C’est mieux pour mener à bien les projets en commun. Même si ceux avec SFR se sont éloignés.

 

@Syl_DiPasquale

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

Vous aimerez aussi :