Franck Provost : La coiffure, c'est moins visible que PSA

David Abiker

Se faire embaucher dans le secteur de la coiffure ? C'est une aventure moins frivole qu'il n'y paraît. David Abiker coupe les cheveux en quatre avec Franck Provost, coiffeur star devenu président du Conseil national des entreprises de la coiffure.

Franck Provost… sur le Bloc Notes de David Abiker

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Impression générale

Il a coiffé des ministres, des hommes d’affaires, des stars et des premières dames. Mais il a gardé la simplicité du jeune homme monté à Paris dans les années 60 pour y apprendre le métier. Franck Provost est aujourd’hui le patron d’une PME de 110 collaborateurs, implantée dans le monde entier, et reconnaît que son métier lui a tout donné.

Sans doute par reconnaissance, il a donc accepté de prendre la présidence du Conseil national des entreprises de coiffure. A lui le lobbying, à lui les chiffres, à lui les rendez-vous dans les ministères pour faire entendre les problèmes d’un secteur qui souffre de la caricature : « On nous prend pour une profession frivole, avec des stéréotypes qui nous collent à la peau. La réalité, c’est 6 milliards de chiffre d’affaires, 110 000 personnes qui vivent de la coiffure et 20 000 emplois précarisés par la crise. »

Car la coiffure rencontre des problèmes de turn-over dans les salons, les shampouineurs (plus que les shampouineuses) ont la bougeotte, la formation des jeunes coûte cher, la suppression de la défiscalisation des heures supp’ plombe la motivation... Heureusement que les femmes sont là. 86 % des coiffeurs sont des coiffeuses et elles sont bien plus faciles à manager que les hommes, assure Provost dans un sourire.

Reste qu’il y a dans les salons de France des gisements de productivité et de rentabilité. Mais pour le comprendre, il faut tirer… les cheveux… à Provost. « Les technologies ne sont pas assez présentes dans le métiers : internet, les Ipad, les ordinateurs… La profession les utilise mal. » Plus loin, Provost explique que cette dernière valorise mal le temps de présence de la cliente dans les salons. Elle est certes là pour se détendre, mais on ne sait pas lui vendre correctement de nouveaux services. La coiffure a besoin de se moderniser mais, dans un secteur totalement éclaté, il n’est pas évident de réinventer le métier.

David Abiker
David Abiker

David Abiker a animé l'émission « On revient vers vous » diffusée sur Cadremploi.fr entre 2009 et 2013. Auparavant, il a été DRH, puis a travaillé dans la communication et la formation avant de signer plusieurs essais et romans. Il est désormais journaliste et chroniqueur radio, TV et presse.

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