Entreprises moyennes, pépites quand même !

Sylvia Di Pasquale

On connaît les extrêmes, les petites ou les géantes, les PME combattantes et les très grandes entreprises resplendissantes. Mais entre les deux, la vie économique ne se résume pas à un ventre mou, à une inexplorée galaxie, mais à des ETI. Ces « entreprises de taille intermédiaire » comptent entre 250 et 4999 salariés et sont un peu plus de 4700 en France. Celles qu’on appelle « les pépites de l’économie française »  représentent tout de même un quart des emplois en France. Et ces boîtes-là ont beaucoup mieux résisté à la crise que leurs grandes ou petites consœurs.

C’est le cabinet conseil KPMG qui nous l’a appris cette semaine. Il s’en est allé interviewer 250 dirigeants d’ETI, et les a trouvé carrément optimistes. Des risques de dépôts de bilan ? Très peu pour eux. A 91%, ils prévoient le maintien ou l’expansion de leur activité d’ici deux ans. 46% envisagent même une hausse de leur chiffre d’affaires au cours de cette période. Et quand tout va bien, on ne licencie pas et on en vient même à embaucher. C’est le cas de 29% des grandes ETI qui envisagent d’augmenter leurs effectifs cette année. Les petites ne sont que 19%, ce qui, vu l’étendue du désastre économique envisagé cette année, n’est pas si mal.

Evidemment, cette bonne santé affichée pose question. On se demande pourquoi ces boites moyennes s’en tirent mieux que les petites et les très grandes, même si on ne se fait pas trop de soucis pour les entreprises du CAC, hormis celles du secteur automobile et du bâtiment. Peut-être que, justement, la force des intermédiaires est liée à leur position d’entre-deux. Des PME, elles ont su conserver la souplesse et la réactivité indispensables en ces temps chahutés. Et des grands groupes, elles ont acquis la solidité financière, tout aussi nécessaire en période de frilosité bancaire.

Elles ont ainsi saisi au bond l’avantage des petites boites, sans leur inconvénient : la fragilité financière. En évitant le souci principal des grands groupes, à savoir leur lourdeur structurelle. Une souplesse sur les pattes arrière qui permet aux ETI de rebondir rapidement, de changer de cap si nécessaire et de se saisir d’un nouveau marché sans être engoncé dans des pesanteurs internes. Résultat : 80% des ETI interrogées ont des activités à l’étranger, et 45% de celles qui emploient plus de 1000 personnes ont fait de la croissance externe au cours de ces dernières années.

Devant cette avalanche de (bons) chiffres, le choix d’un chercheur d’emploi, ou d’un cadre en poste désireux d’en changer, s’impose naturellement. Lorsque celui-ci a la chance de choisir, évidemment. Donc en 2012, si vous avez la main sur votre jeu, n’oubliez pas les ETI.

Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr – 12 mars 2012

Une réaction ? Un témoignage ? Le forum ci-dessous vous est ouvert.

Dessin de Charles Monnier © Cadremploi.fr

 

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

Vous aimerez aussi :