Femmes cadres en 2008 : il y a du mieux

Sylvia Di Pasquale

Le calendrier est un gros macho. Commémorer la Journée internationale de la femme du 8 mars un samedi relève de la pure provocation. C'est vrai : comment peut-on organiser un tel événement (international, s'il vous plaît) un jour certes ouvré, mais si peu travaillé ? Surtout que c'est bel et bien dans le domaine du travail qu'il reste le plus de boulot à accomplir pour que les filles soient à la hauteur des garçons, financièrement et hiérarchiquement parlant. Pour ce qui est des compétences, elles se débrouillent parfaitement. Mais côté parité, rien n'est gagné.

Tenez, il suffit de jeter un coup d'œil sur les mandats, ces fameux jetons de présence dans les conseils d'administration des entreprises du CAC 40. Sur les 602 disponibles, seuls 46 sont détenus par des femmes, les autres étant aux mains de virils capitaines d'industrie. Alors que la gent féminine représente un peu plus de la moitié de la population et désormais 37 % des cadres*, à peine 8 % d'entre elles ont leur mot à dire dans les entreprises du CAC. C'est peu. Mais ce chiffre a grimpé de plus de 30 % en 3 ans. Il y a quelques années encore, seuls 35 mandats étaient détenus par des femmes. A ce rythme, là, la parité dans le CAC devrait être atteinte vers... 2031.

Autre micro-événement qui montrent des frémissements d'amélioration pour les femmes : elles investissent plus nombreuses des bastions masculins. Un petit point gagné par ci, quatre petits points de plus par là, et voilà ces femmes cadres qui apparaissent plus souvent dans notre rubrique « Nominations ».

De son côté, le très prudent Insee (Institut national des statistiques et études économiques), spécialisé depuis quelques temps dans les scoops à l'eau tiède sur notre pouvoir d'achat, rappelle que tout n'est pas rose sur le chemin de l'égalité entre les hommes et les femmes. Son étude récente passe en revue ce qu'on savait déjà. Mais c'est vrai qu'en collant des chiffres nationaux sur quelques faits que l'on a pu observer localement, ça vous fait son petit effet. Concernant l'écart des salaires entre les hommes et les femmes, il est de 26 %, tous secteurs confondus, toutes professions aussi. Le temps partiel (parfois souhaité et souvent subi) ? Il touche 30 % des femmes et 6 % des hommes. Quant aux non-salariés (entrepreneurs, professions libérales et autres), moins d'un tiers d'entre eux sont des filles.

Stop. N'en jetez plus. Halte au lamento. Plutôt que de continuer à se désespérer, tentons de positiver. Grâce à celles qui réussissent. En les observant, en les racontant, en vous livrant leurs exemples, Cadremploi.fr veut inverser la tendance. Présomptueux ? Et comment ! Persuadés nous sommes, en tous cas, qu'à force d'expliquer que les femmes dans l'entreprise sont des hommes comme les autres, elles le deviendront vraiment. Bien plus vite qu'en se lamentant sur les chiffres de la fatalité.

* Source : France des cadres actifs 2007, Ipsos Media

 

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Tags : Parité
Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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