Depuis quelques années, d’ailleurs, la gouvernance de l’Etat ressemble de plus en plus à celle des entreprises. Même les séminaires, depuis l’ère Sarkozy, font partie du monde politique, une pratique qui perdure depuis le début du mandat de François Hollande. Les conseils des ministres – l’équivalent des conseils d’administration en entreprise – ont eux aussi allégrement pompé sur le civil et se sont élargis depuis cette semaine. Comme dans toute boite qui se respecte, un second comité composé d’un deuxième cercle de managers plus proches du terrain, réunira désormais ministres et secrétaires d’Etat.
Mais surtout, en politique comme au bureau, les citoyens ou salariés ont le même état d’esprit. Ils ont un avis sur tout, pensent avoir une compétence pour tout et une légitimité en tout. La nomination de leurs N+1 ou N+ 12 ? « S’il est à ce poste, c’est à cause de son ambition, pas de sa compétence ». La composition du comité de direction ? « Des courtisans qui n’osent pas contredire le boss. » Les stratégies mises en place et expliquées au cours de grand-messes ? « C’est l’inverse qu’il faudrait faire. On se demande pourquoi ils ne nous consultent pas.»
La France du football compte 65 millions de sélectionneurs, celle de la politique le même nombre d’analystes, et celle de l’entreprise regorge autant de stratèges. C’est beaucoup, c’est souvent impossible et parfois ingouvernable. La gestion des ressources humaines dans une entreprise, c’est comme la démocratie dans un pays. La moins pire des formules dans les deux cas.
Dessin de Charles Monnier © Cadremploi.fr
Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.