Comment parler de son savoir-être dans son CV

Céline Chaudeau

À compétences égales, c’est ce qui fait la différence. Alors pourquoi ne pas laisser paraître son savoir-être dès son CV ? Possible, à condition d’être subtil…

« Contrairement à une idée reçue, le CV est aussi un espace de liberté. » Pierre Denier  en est persuadé. Coach chez HLC Conseils, il a l’habitude d’accompagner des cadres en reconversion à qui il conseille de se dévoiler - un peu - dans leurs CV. « Il ne faut pas trop sortir du cadre car les recruteurs aiment que les éléments avancés restent factuels. Mais l’exercice permet aussi, au-delà de ce que l’on sait faire, de laisser paraître qui l’on est. »

Première impression : la photo

Ce n’est pas une figure obligée. Pourtant une photo en dit parfois plus qu’un long CV. « 93 % d’un message émis passe par le non-verbal c’est-à-dire par l’apparence », rappelle Aude Roy, auteure du guide Donnez une vraie - et bonne - image de vous. Mais avant de choisir un portrait, cette consultante en image et posture professionnelles invite les candidats à déterminer quels aspects de leur personnalité ils veulent mettre en avant. « On peut montrer sa rigueur, sa sérénité ou son enthousiasme. Ensuite l’expression, les vêtements, le maquillage et même la lumière de la photo pourront traduire cet aspect plus personnel. »

Deux mots sur vous

« On n’est plus à la recherche de simples compétences mais davantage de personnalités », confirme Jean-François Lemmet. Cet ancien chargé de ressources humaines se souvient avoir été sensible à certains mots-clés dans les candidatures. « C’est délicat, mais il faut essayer de rendre le CV moins froid, tout en restant factuel. Dans l’accroche du CV, à côté du titre qui reprend l’intitulé de l’offre à laquelle vous répondez, vous pouvez vous définir en un ou deux termes percutants. » Un expert-comptable pourra ainsi écrire « logiciels Sage et Saari Compta – disponible immédiatement ». Seule condition : que la promesse soit tenue dans le reste du CV. « Si on avance des qualités relationnelles ou un goût pour les défis, il faut que le reste du CV décline des fonctions et réalisations cohérentes avec son propos. »

Laisser les trous intéressants

Pour rendre son profil « unique », Marjorie Di Placido, directrice du cabinet de recrutement Human’iT, recommande même de laisser filtrer quelques particularités. « Si vous avez voyagé six mois ou un an en Australie par exemple, dites-le, intégrez-le intelligemment à votre parcours », recommande ce chasseur de tête. En effet, pourquoi réduire cette expérience à un simple « voyage » dans ses centres d’intérêts, voire l’omettre carrément ? « Au-delà de témoigner d’un bon niveau d’anglais, ce type d’expérience traduit aussi votre curiosité, votre goût pour les relations interculturelles ou votre sens de l’autonomie, par exemple. »

Soigner ses centres d’intérêts 

« En éveillant la curiosité du recruteur, vous vous faites remarquer et vous prenez la main en entretien en ayant l’occasion de parler de ce qui vous tient à cœur », résume Pierre Denier. Ce coach conseille enfin de soigner tout particulièrement ses « centres d’intérêts », trop souvent négligés, voire supprimés par les candidats pour rallonger le bloc des compétences. « C’est comme l’horoscope dans un journal : c’est parfois la première chose que l’on lit dans un CV et peut-être celle que l’on retiendra le mieux ! » Le consultant se rappelle encore d’un candidat qui avait évoqué son goût pour… la pétanque en fin de CV. Anecdotique ? Pas vraiment. « Evidemment je lui ai posé la question et j’ai découvert une passion attachante pour l’univers de Marcel Pagnol et, par extension, un intérêt profond pour les relations humaines. C’était clairement un plus original et je ne l’aurais pas perçu si vite autrement. »

Céline Chaudeau © Cadremploi

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