Si votre anglais n'est pas aussi « fluent » que vous l'indiquez dans votre CV, ne comptez pas sur les traducteurs automatiques pour vous sauver la mise. « Ils sont très approximatifs et effectuent souvent des traductions littérales », confirme Gérard Dietrich, co-fondateur du cabinet Horton International. Or, toute expression a besoin d'un contexte pour être correctement retranscrite. Ainsi, si vous souhaitez indiquer que vous avez participé à un projet, n'écrivez pas « I participated to... ». Préférez: « I was responsible for... » ou « I was involved in... ». À moins que vous ne briguiez un poste d'agent secret, traduisez le mot « mission » par « assignment ». Enfin, prenez garde aux « faux-amis ». Notamment « abilities » (qui signifie « capacités »), « expertise » (savoir-faire), « degree » (diplôme), « education » (formation initiale), « lecture » (conférence)...
Mélanger l'anglais et l'américain
Si vous visez un poste en Grande-Bretagne, en Nouvelle-Zélande ou en Australie, rédigez votre CV en anglais britannique. Si vous postulez aux Etats-Unis, soyez attentif à utiliser des vocables américains. Ainsi, en anglais, « licence », « programme » et « organise » s'écrivent respectivement « license », « program » et « organize » en américain. Le baccalauréat se dit « High School Diploma » aux Etats-Unis tandis qu'il se traduit « A-Levels » en Grande Bretagne. L'écriture des dates et des abréviations diffère, elle aussi, selon les cultures. Seuls les Canadiens, qui aiment jongler entre une orthographe britannique et un lexique américain, échappent à ces règles. En cas de doute sur un mot, plongez-vous dans un bon dictionnaire ou, mieux, « faites relire votre CV par un anglophone », précise Gérard Dietrich.
Un contenu trop abstrait
Les recruteurs anglophones sont unanimes : les CV rédigés par les Français ne sont pas suffisamment accrocheurs. Et c'est la rubrique « Professional Objective » (GB) ou « Career Planning » (US) qui en fait les frais. Située en tête du CV, elle vous permet d'expliquer, en trois ou quatre lignes, le poste auquel vous aspirez. Soyez le plus concret possible: « A multi-lingual experienced Finance professional with 12 years experience gained in the pharmaceutical sector. In-depth knowledge of Internal Controls and Sarbanes Oxley. Loyal and hard-working, I am now looking for a new challenge with an International company as a Financial Controller. »
Par ailleurs, gardez en tête que les Américains ont la culture du résultat. Par conséquent, pour susciter l'intérêt des recruteurs d'Outre-Atlantique, abusez des verbes d'actions comme « develop », « generate », « accomplish »... En outre, si vous sollicitez un poste aux Etats-Unis, n'hésitez pas à un intégrer, à votre CV, un bon nombre de résultats chiffrés et de preuves de vos réalisations. Notamment un chiffre d'affaire, un logiciel implanté, un produit commercialisé... « Contrairement au CV français, le résumé américain est pragmatique, confirme Gérard Dietrich. Il va droit au but et fait beaucoup plus mention de contributions aussi appelées "major achievements". »
Un CV non anonyme
Aux Etats-Unis, mesures anti-discrimination obligent, « il est primordial de ne pas mentionner son âge ou sa date de naissance, ses orientations sexuelles, sa nationalité ainsi que sa situation familiale dans son CV », explique Olivier Dirdarian, directeur associé de Michael Page Executive Search, à New-York. Les photos sont elles aussi proscrites. La réglementation est toutefois moins stricte dans les autres pays anglo-saxons, notamment Outre-Manche.
Pour en savoir plus, prenez connaissance de notre dossier sur le CV en anglais.
Aurélie Tachot © Cadremploi
Après avoir occupé le poste de rédactrice en chef d’ExclusiveRH.com (entre autres), je travaille désormais à mon compte. Pour Cadremploi, je contribue à la rubrique Actualités via des enquêtes, des interviews ou des analyses sur les évolutions du monde du travail, sans jamais oublier l'angle du digital.