Cadres : pensez à postuler dans les collectivités territoriales

Céline Chaudeau

Le saviez-vous ? Les collectivités territoriales proposent près de 30 000 emplois chaque année. Parmi ces offres, des postes dimensionnés et pas seulement réservés aux fonctionnaires.

Combattre les idées reçues, elle a l’habitude. « On regarde davantage les compétences que le statut ! », insiste d’entrée Delphine Le Guerson. Responsable du pôle emploi territorial au cabinet de recrutement CDG 29 à Quimper (Finistère), elle insiste : elle accueille volontiers des candidatures de cadres issus du « privé ». « On propose des postes en tension avec une grande dimension managériale, explique-t-elle. On recherche souvent des secrétaires généraux, responsables de services techniques et autres directeurs généraux de services. Ces postes sont parfois proposés à des contractuels si on ne trouve pas les compétences nécessaires chez des fonctionnaires. »

Des postes dans l’informatique ou la finance

Il suffisait d’y penser. La fonction publique territoriale représente en effet près de 48 000 employeurs en France, pour beaucoup méconnus. Chaque jour, des centaines d’offres sont publiées sur le site Lagazettedescommunes.com qui fédère les régions en demande.  « Entre 25 000 et 30 000 postes sont proposés chaque année dans les collectivités territoriales », observe Alexandra Antin, responsable du secteur public et parapublic au cabinet Hays. Si la majorité sont pourvus par concours, de belles places restent à prendre. « Les concours ne forment pas à tous les métiers proposés, dans l’informatique et le web notamment. Et certains profils dans les métiers techniques et la finance, ou des responsables des achats par exemple, restent pénuriques et souffrent justement de la concurrence avec le secteur privé. »

« Ce sont pour beaucoup des postes techniques, administratifs et financiers avec de belles perspectives de carrières », confirme Patrice Girot. Présent au dernier Salon de l’emploi public, le directeur général des services de la CAVAM, une association de neuf communes dans le Val-d’Oise, proposait ainsi 14 postes à lui seul en région parisienne.

Salaire en moins, qualité de vie en prime

Encore faut-il savoir à quoi s’attendre. Alexandra Antin préfère ainsi prévenir les candidats. « Le salaire stagne souvent 20 % en dessous du marché privé et les indices de la fonction publique limitent son augmentation », reconnaît-elle. Mais cette consultante nuance aussi son propos. « Les perspectives de carrière compensent pour beaucoup. Si un jeune ingénieur sera mieux payé chez Bouygues ou Vinci, il touchera plus vite à des projets d’une plus grande ampleur, souvent techniques, complexes et innovants, dans une collectivité. »

À cela s’ajoutent parfois quelques semaines de vacances supplémentaires et un meilleur équilibre de vie. « Il faut se dire que c’est autrement payant, analyse Delphine Le Guerson. Les candidats en quête de sens sont séduits par nos postes qui portent aussi, par définition, des projets citoyens. Et il y a aussi parfois d’autres compensations comme un management plus équitable et une plus grande ouverture au télétravail. »

Passer de contractuel à fonctionnaire

Quant à la sécurité de l’emploi, elle est relative. Les contractuels peuvent signer des contrats de trois mois à trois ans, avec parfois la possibilité de pérenniser le poste. « En effet rien n’interdit à un contractuel de passer des concours plus tard, rappelle Patrice Girot. Et d’intégrer la fonction publique s’il souhaite... »

Céline Chaudeau © Cadremploi

Céline Chaudeau
Céline Chaudeau

Vous aimerez aussi :