Candidatures sans réponse : comment renverser la tendance ?

Marine Relinger

Vous envoyez des CV… mais les recruteurs ne répondent pas. Reste à savoir si vous appliquez les bonnes méthodes. Comment le vérifier ? Les conseils de Bruno Fadda, associate director du cabinet de recrutement Robert Half.

Première étape : faire un ‘audit’ de vos méthodes de recherche d’emploi

Pour cela, pas de secret, il faut demander l’avis de vos contacts. Le but ? En décrivant vos démarches de candidats et les résultats obtenus, vous obtiendrez des regards extérieurs qui devraient permettre de mettre le doigt sur le point ou l’étape qui pose problème dans le cadre de vos candidatures. Qui solliciter ? De préférence, des personnes qualifiées – c’est-à-dire des personnes qui connaissent les missions du poste que vous visez : ce peut être une relation professionnelle, surtout si elle a déjà recruté dans le secteur ou le poste visé, ou encore un cabinet de recrutement. Vous pouvez aussi demander l’avis d’un ami, susceptible d’être objectif sur l’impression globale renvoyée par votre candidature.

Le conseil de Bruno Fadda : « Si possible, choisissez une personne qui connaît votre secteur d’activité et votre métier. Passez avec elle en revue votre réseau, vos CV et e-mail/lettre de motivation, ainsi que vos performances en entretien... ».

Les questions à examiner :

- Les postes ciblés : « Si les postes auxquels vous postulez ne correspondent pas à vos compétences et à votre expérience, peu importe l’excellence dont vous faites preuve dans les autres aspects de votre recherche d’emploi. Les principales responsabilités des postes qui vous intéressent relèvent-elles de vos compétences, ne serait-ce que de loin ? Demandez à vos interlocuteurs si vous êtes sous-qualifié ou surqualifié pour les postes auxquels vous avez postulé », recommande Bruno Fadd. « N’hésitez pas à solliciter l’avis d’un cabinet de recrutement spécialisé : le consultant qui vous suit, qui connaît votre parcours et surtout le marché de l’emploi peut répondre à un certain nombre de questions : les postes que vous visez sont-ils sous/surdimensionnés par rapport à votre profil ? Quelle étape intermédiaire peut vous permettre d’atteindre le poste de vos rêves ?... », note ce dernier.

- L’utilisation de votre réseau : « Expliquez comment vous avez trouvé les récentes opportunités professionnelles que vous avez tenté de saisir. S’agissait-il d’offres d’emploi accessibles à tous ou d’un contact qui aurait pu vous donner l’avantage ? Exploitez-vous tous les canaux de networking en ligne et de réseaux ‘traditionnels’ ? Qu’avez-vous fait dernièrement pour aider les membres de votre réseau dans leurs propres carrières ? », conseille l’expert.

- Votre CV et vos e-mails ou lettres de motivation : pour juger de leur efficacité, c’est simple, il suffit de voir s’ils vous ont permis de décrocher d’entretien. Si votre problème est que les recruteurs ne vous rappellent même pas, c’est à ce niveau qu’il faudra agir en réévaluant vos récents dossiers de candidature. « Avez-vous adapté votre CV en fonction de chaque opportunité ? Si vous avez envoyé un email /une lettre de motivation, avez-vous pris le temps d’y expliquer précisément en quoi vous pouvez être un atout pour l’employeur potentiel ? Enfin, demandez à votre contact de lire chaque document point par point et de vous signaler les endroits où les informations sont insuffisantes, peu claires ou tout simplement superflues », explique Bruno Fadda.

- Vos performances en entretien : si vous décrochez régulièrement des entretiens pouvant correspondre à votre recherche, a priori cela veut dire que votre CV et vos mails ou lettres de motivation ne posent pas de problèmes. Par contre, vous allez devoir estimer ce qui bloque en entretiens. Pour cela « décrivez vos entretiens récents en récapitulant les questions qu’on vous a posées et les réponses que vous avez fournies. D’après votre ou vos interlocuteurs, quelle impression avez-vous fait ? Si nécessaire, demandez-lui d’endosser le rôle du recruteur pour rejouer ensemble certaines parties de vos entretiens », note le consultant.

Deuxième étape : tirer les conclusions qui s’imposent

L’identification des problèmes est une chose, travailler à leur amélioration en est une autre… Ainsi, une personne aimant le networking aura naturellement envie d’y consacrer plus de temps qu’à la refonte de son CV, et inversement. A ce niveau, il faut décider d’agir sur votre point faible.

« N’oubliez pas qu’une heure consacrée à l’amélioration d’un point faible peut être plus efficace pour trouver un emploi que plusieurs heures passées dans votre zone de confort. Et pensez à terminer votre audit de recherche d’emploi par la création d’un plan d’action pour surmonter vos handicaps. Soyez alors précis sur les mesures que vous devez prendre et le temps qu’il vous faudra pour vous améliorer. Demandez si possible à un interlocuteur de vérifier vos progrès et d’ainsi jouer le rôle de mentor, conseille Bruno Fadda. Un audit de recherche d’emploi n’a rien d’une science exacte. En fait, il est possible que vous n’obteniez pas tout de suite de réponses claires sur ce que vous (ne) faites (pas) correctement. Ne baissez surtout pas pour autant les bras. Le travail de remise à plat et d’amélioration que vous êtes en train de faire finira par porter ses fruits. »

Marine Relinger © Cadremploi.fr

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