Comment trouver un poste de cadre dirigeant ?

Michel Holtz

Pour un cadre, les mille et une manières de décrocher un job sont plutôt connues. Mais pour un PDG, ou un cadre dirigeant, c’est plus compliqué. Pour y arriver, il faut adopter une stratégie globale, et parfois savoir lire entre les lignes.

Éplucher les annonces

Certes, les offres d’emploi sont rares, « mais elles existent », coupe Christian Gury. Il coache les dirigeants, et leur conseille souvent d’éplucher les annonces attentivement. « Elles cachent parfois des pépites : des entreprises qui cherchent un DG, mais avancent un peu masquées, en passant des annonces pour des business unit managers, par exemple. ».

En attendant le coup de fil d’un chasseur de têtes

D’autres recruteurs font appel à des chasseurs de têtes. La chasse « représente 15 à 20 % de ces changements de postes très spécifiques », constate Christophe Burgaud. Il est lui-même chasseur de tête, directeur associé du cabinet Signium International. Selon lui, il faut attendre le coup de fil salvateur. Inutile pour un directeur-général ou un membre de comité de direction, de lui envoyer son CV. « On va vers les candidats potentiels, pas l’inverse ». Des candidats qu’il déniche notamment selon leur notoriété.

Travailler sa notoriété médiatique

Or « le personnal branding n’est pas toujours le point fort des dirigeants.  Ils sont souvent absents des réseaux sociaux. C’est un phénomène de génération : ce sont, pour beaucoup d’entre eux, des quinquas », constate Christophe Burgaud. Mais qu’ils se rassurent : pour être visible en tant que dirigeant, il existe d’autres moyens, plus classiques, comme les médias. Isabelle Mounier Kuhn, coach et responsable du département dirigeants de l’agence Oasys, recommande d’y être présent le plus possible. On peut « commencer par aller vers les associations professionnelles. Chaque fonction, ou presque, en a une. En évoluant, on peut se voir attribuer des prix. C’est une manière d’apparaître dans les médias spécialisés. » On peut aussi y figurer « sous la forme de tribunes que les dirigeants signent », indique-t-elle. Certains journaux en sont friands. » Mais offrir une belle vitrine, c’est une discipline. « Un travail qui prends du temps, prévient Christophe Burgaud. Je recommande d’y passer une bonne demi-journée par mois. »

Solliciter son réseau

Christian Gury, lui, affectionne plus que tout le véritable réseau, de chair et d’os. « C’est le plus efficace », dit-il, convaincu. Celui des ex-collègues, des anciens copains d’école. Mais aussi celui des clients et des fournisseurs, même si l’on peut s’imaginer que les relations avec ces derniers s’avèrent souvent tendues. « J’ai suivi un dirigeant qui avait la réputation de traiter très durement ses fournisseurs, se souvient Isabelle Mounier Kuhn. C’est justement l’un d’entre eux qui l’a embauché. Et précisément pour cette raison-là. » Aucune piste n’est donc à négliger.

Faire preuve de modestie

Quand on cherche un poste de dirigeant, il faut aussi savoir que dans un premier temps, on risque de n’accéder qu’à un poste d’adjoint. La pratique est courante. C’est pourquoi le postulant doit éviter de tomber dans le combat d’egos, notamment lors de l’entretien d’embauche, souvent mené par le dirigeant lui-même. « Pour bien rebondir, une balle doit d’abord tomber plus bas que son niveau habituel », prévient Christian Gury, auteur de 5 clés pour Rebondir.

Préparer l’entretien d’embauche

Les candidats à un poste de dirigeant doivent également être porteurs d’un projet d’entreprise. « Dès les premiers entretiens, on attend des dirigeants candidats, une stratégie dument pensée, a constaté la coach d’Oasys. C’est un long travail d’enquête et de réflexion. » Mais on attend aussi d’eux qu’ils soient en phase avec la culture en place, ou celle que le PDG ou le conseil d’administration  souhaite instituer. Si le candidat n’a pas l’état d’esprit qui convient, le poste lui échappera. Comme n’importe quel cadre lambda.

Michel Holtz
Michel Holtz

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