Décelez ce que le recruteur veut tester chez vous

Cédric Morin

(...) Difficile de deviner quelles questions vont vous être posées lors d'un entretien de recrutement ? En réalité, pas tant que ça : même si la formulation peut changer, le fond reste identique, car tous les recruteurs cherchent à obtenir les mêmes informations. La difficulté de l'entretien consiste à repérer le véritable objectif de la question afin d'y répondre à propos. Aucune question n'est innocente et le candidat doit faire preuve de perspicacité pour en décrypter le but véritable.

À chacune des interrogations du recruteur, demandez-vous ce qu'il veut évaluer.
- Il veut vérifier si votre profil colle à celui requis pour le poste.
- Il veut cerner votre personnalité.
- Il veut comprendre votre motivation.
- Il veut vérifier si vous êtes capable de vous adapter à l'entreprise.
- Il cherche à savoir s'il peut attendre un bon retour en investissant sur vous.

Il faut quelques millièmes de seconde pour que la question atteigne votre cerveau, puis qu'elle soit reformulée dans un de ses recoins. Si vous n'êtes pas préparé à l'exercice, une réponse mal comprise peut tout gâcher en quelques poussières de temps. Ne croyez pas que le recruteur cherche des réponses instinctives. Il apprécie la sincérité, pas l'ingénuité. À la question « Que rêviez-vous de faire quand vous étiez petit ? », il n'est pas indispensable de révéler votre vocation contrariée de « chanteur dans un groupe de filles ». Ce détail peut le faire sourire, mais il attend un autre type de réponse.
Car le recruteur trouve aussi un intérêt à dialoguer avec un candidat rompu au dialogue, prêt à parler de ses compétences sans bafouiller et, surtout, à l'aise quand il s'agit de parler de soi.

Bien sûr, nul ne vous conseille d'apprendre des réponses types ! En revanche, il faut vous entraîner au mécanisme du décodage. Chercher le double fond des questions doit devenir un réflexe. Les exemples ci-après vous aideront à vous échauffer avant l'entretien.

Que vous a apporté la fac ?

Il faut démontrer que vous avez commencé à devenir un praticien dès l'université. Puisez dans le registre des qualités professionnelles pour décrire les apports de votre formation. Pas d'inventaire à la Prévert, étayez vos dires. Votre master incluait 370 heures de cours, mais le double d'heures de travaux personnels : vous avez appris l'autonomie. Un mémoire obligatoire vous imposait de mener trois missions de conseil dans l'année : vous avez appris à décoder des univers différents en un temps record. Vous reveniez en cours tous les week-ends pendant votre stage : vous êtes endurant.
Il serait étonnant que vous ne vous retrouviez pas, à un moment de l'entretien, dans une situation délicate. Il peut s'agir d'une série de questions pièges, de techniques de déstabilisation, comme d'un faux pas de votre part... Voici quelques conseils pour sortir de ces situations.

(...)

Extrait du guide de l'entretien d'embauche, de Cédric Morin, Groupe Express Editions

Cédric Morin
Cédric Morin

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