- Les grands pontes du monde des affaires
Oui, mais seulement si vous les connaissez personnellement.
Citer un ponte du CAC 40 pour citer un nom, c’est inutile. En revanche, dire que l’on connaît cette personne pour avoir bossé avec elle sur tel projet à telle époque ou parce que l’on adhère au même club professionnel, c’est plutôt malin. « Faire du "name-dropping" – ce sport qui consiste à caser des noms de personnes connues dans une conversation - ne doit pas servir à se valoriser soi mais à montrer au recruteur que l’on évolue dans tel cercle et qu’à l’occasion, on pourrait le faire profiter de ce réseau. C’est un signe de connivence », estime Corinne Cabanes, dirigeante du cabinet de recrutement éponyme. Pensez donc à évoquer les gens en rapport avec un contexte.
- Vos connaissances dans l’entreprise
Oui, mais c’est le recruteur qui doit vous en parler.
Si vous postulez dans une entreprise où vous avez un contact privilégié, n’en parlez pas dès le premier entretien. Vous ignorez l’état des relations entre cette personne et le recruteur. « Demandez plutôt à votre contact de vous recommander auprès du recruteur. Dans ce cas, ce dernier devrait vous lancer sur le sujet », conseille Corinne Cabanes. Mais attention : vous pouvez vous mettre en danger. « Si un candidat s’est fait briefé sur le poste et sur l’entreprise par l’un de nos collaborateurs, je pars du principe qu’il doit en savoir plus que les autres postulants sur le sujet. Je suis donc plus exigeante avec lui lors de l’entretien », préviens Audrey Châtelet, responsable RH, staffing & recrutement d’Ubisoft Studio Paris.
- Vos références
Non, le recruteur les aura lui-même contactées.
Ces personnes référentes (ancien boss, client, collaborateur, pair…) sont en principe mentionnées sur votre CV. Si elles ne sont pas spécialement connues, inutile d’en reparler spontanément en entretien. Si le recruteur a bien fait son boulot, il les aura de toute façon contactées.
- Les hommes et femmes politiques
Non ! Vous risquez plus de vous compromettre que de marquer des points.
Tout comme les références religieuses et franc maçonnes, parler d’un homme ou d’une femme politique présente plus d’inconvénients que d’avantages. « En ces temps de crise, les gens ont tendance à se resserrer et plus s’entraider par famille politique. Donc, si on n’appartient pas au même bord, c’est compromettre encore plus ses chances. Et puis, au sein d’une même famille, attention aux différents courants… Certains se détestent ! », explique Corinne Cabanes.
- Les personnalités de la société civile
Oui, mais à contextualiser.
Les sportifs de haut niveau font en général l’unanimité. Là encore, on plante le décor autour du nom. Vous pouvez par exemple évoquer votre style de management proche de celui du capitaine du XV tricolore. Ou encore votre persévérance, votre capacité de résilience… digne de tel champion.
Pas plus de 2 noms de personnalités par entretien !Name-dropper n’est pas magique. Rien ne sert de citer des noms de grands patrons français, d’institutions politiques, de people, etc., juste pour impressionner le recruteur. « Personne n’accordera de crédit à un candidat simplement parce qu’il connaît quelqu’un de connu ! », prévient d’emblée Corinne Cabanes, dirigeante du cabinet de recrutement du même nom. Pire, le "name-dropping" gratuit pourrait même vous desservir. « Citer 2 personnes connues lors d’un entretien, c’est déjà trop. Cela dénote un manque de confiance en soi, un manque de travail un manque d’humilité. En usant de cet artifice, il essaie de rediriger le débat vers autre chose que sur lui, c’est mauvais signe », argumente pour sa part Audrey Châtelet, responsable recrutement d’Ubisoft Paris. Autrement dit : "name-dropper", pourquoi pas, mais de façon intelligente. Et alors là, ça peut-être une arme redoutable. |
Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.