#FYI - Comment passer des entretiens en cachette de son boss

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Pour réussir à décrocher un job, il est préférable d’en avoir déjà un. Tous les experts du recrutement le disent : « Un candidat est beaucoup plus sexy quand il est en poste. » OK. Tout cela est bien gentil, mais essayez-donc de passer huit entretiens et douze tests psychotechniques à l’autre bout de la ville, sans vous faire remarquer, quand vous avez un boss, cinquante collègues sur le dos et un agenda Outlook visible du monde entier. Mission impossible ? La réponse de l’humoriste Benjamin Fabre, auteur de la chronique #FYI (for your information)

La situation

- Bonjour, je suis Sonia Duvivier. J’aimerais savoir si vous êtes à l’écoute d’opportunités professionnelles.

Rien n’est plus délicieux que de recevoir l’appel d’un chasseur de têtes. Cela fait l’effet d’une cuillérée de miel, flatteuse et inattendue, brandie devant vos lèvres alors que vous n’avez rien demandé à personne. Mais c’est aussi très embarrassant... Surtout quand le coup de téléphone en question vous tombe dessus au bureau, au beau milieu de l’open-space, sous le regard soupçonneux de votre boss. Que faire ? Votre cœur se met à trépider, entre excitation et culpabilité. Un peu comme si vous marchiez dans la rue, main dans la main avec votre tendre moitié, et que soudain, un petit ange vous tapait sur l’épaule et vous chuchotait à l’oreille : « Si ça te branche, j’ai quelqu’un de beaucoup mieux à te présenter. »

Les clés pour s’en sortir

Du sang-froid. Candidater pour un autre poste, au nez et à la barbe de tout un open-space, c’est un peu comme pratiquer l’adultère. Cela demande du tact et de la méthode. Voici quelques clés pour y parvenir.

1. Le chasseur de têtes : évitez de lui répondre confusément « Non, non, je ne peux pas vous parler maintenant » en trépignant et en mettant la main devant votre bouche. Cela reviendrait à envoyer à tout l’open-space un message écrit en rouge : « SONIA DUVIVIER EST EN TRAIN DE ME PROPOSER UN JOB D’ENFER. » Non. Répondez-lui d’un ton morne, ordinaire, et acceptez sa proposition d’entretien comme s’il s’agissait d’un rendez-vous chez le coiffeur.

2. Les horaires d’entretiens : tout dépend de vos habitudes. Si vous êtes sans cesse par monts et par vaux, vos petits tête-à-tête avec Sonia Duvivier & compagnie ne devraient pas trop attirer l’attention. En revanche, si vous exercez un métier sédentaire, casez vos interviews soit au moment du déjeuner, soit aux extrémités de la journée. Sonia a l’habitude. Elle ne travaille qu’à ces heures-là.

3. L’agenda : inscrivez vos entretiens dans votre agenda Outlook aux horaires prévus, mais avec des intitulés explicites : « Réunion de syndic », « Pot d’anciens » ou même « Client Pignon ». Faites preuve d’imagination et de réalisme. Évitez les mentions sibyllines, comme « SDV » ou « Rendez-vous XXX », qui ne feraient qu’éveiller les soupçons.

4. Le look : restez vous-même. Si vos collègues ont l’habitude de vous voir avec une barbe un peu sale ou des tailleurs rapiécés, évitez de venir au bureau, les jours d’entretien, avec les joues rasées de frais ou la petite veste Chanel des grandes occasions. À force de vous fréquenter, votre boss connaît jusqu’à vos couleurs préférées. Le moindre changement lui mettrait la puce à l’oreille (surtout s’il est du sexe opposé).

5. L’attitude : pendant le temps que dure votre double vie, veillez à bien dissimuler votre excitation. Et si, malgré vos efforts, votre boss vous coince et vous glisse « Dis-donc, tu ne passerais pas des entretiens toi en ce moment ? », répondez-lui calmement « non ». Niez jusqu’à l’évidence. Comme dans l’adultère.

6. Et voilà. Maintenant que vous avez lu ces 5 conseils, prenez-les, mettez-les dans un grand sac en plastique et balancez le tout à la poubelle. On vous veut ? On vous courtise ? Il existe, sur cette terre, d’autres entreprises qui s’intéressent à vous ? Eh bien, petit veinard, n’hésitez pas une seconde : faites en sorte que cela se SACHE. Votre cote d’amour ne demande que cela. Votre salaire aussi. Et puis, croyez-vous que votre employeur se gêne, lui, pour recevoir d’autres candidats ? Jamais de la vie. Alors, rappelez-lui votre valeur. Piquez son désir. « Un peu de jalousie éveille un amour heureux qui s’endort », disait Madame Deshoulières. Elle avait tout compris.

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