10 questions à ne pas poser au recruteur en entretien d’embauche

Sylvie Laidet-Ratier

Avez-vous des questions ? Préparez-vous à répondre à cette question incontournable de la fin de l'entretien d’embauche. Interroger le recruteur pendant l’entretien d’embauche, c’est bien. Mais encore faut-il le faire avec tact. Si certaines questions peuvent vous permettre de gagner des points auprès de votre futur employeur et de décrocher l’emploi de vos rêves, d’autres méritent d’être passées sous silence. Vous êtes candidat à l’embauche ? Tour d’horizon des 10 questions à taire face au recruteur.
10 questions à ne pas poser au recruteur en entretien d’embauche

Une question à ne pas poser en entretien d’embauche : je peux charger mon portable ?

Votre interlocuteur a le même âge que vous, le même look, vous a offert un café… Bref, vous êtes tellement à l’aise que vous vous permettez de lui demander un service. Erreur. « Ce type de demande est déplacé !, réagit Fabrice Coudray, directeur de Robert Half a qui a été posée cette question. Vous êtes face à un recruteur que vous n’avez jamais vu avant. Il est donc malvenu de lui demander d’être compréhensif avec vous alors que vous passez un entretien. Il vous verra comme une personne qui manque de savoir-vivre, qui risque de nuire à l’image de marque de l’entreprise et qui manque de professionnalisme ». Vous venez passer un entretien d’embauche pour décrocher un emploi, pas pour tester vos talents de standardiste.

Quel est le cœur de métier de l’entreprise ?

« Rien de pire que de faire ressentir au recruteur que vous passez beaucoup d’entretiens en ce moment et qu’il n’est qu’un énième recruteur parmi les autres. Il en déduira alors que vous ne vous intéressez qu’au salaire ou à la distance domicile-travail », analyse Fabrice Coudray. Vous signalez aussi au recruteur que vous n’avez pas fait de recherches sur l’entreprise et que vous ne connaissez pas les 10 infos essentielles sur elle. Celui-ci comprendra que vous n’êtes pas attiré par les produits/services ou par les valeurs de l’entreprise.

Obtient-on rapidement une promotion ?

Cette interrogation pose deux problèmes : d’abord, vous mettez la charrue avant les bœufs. Vous n’avez pas encore fait vos preuves, ni même êtes embauché, que vous pensez déjà à l’étape d’après. Faites vos preuves à l’entretien d’embauche puis à votre poste avant de vous projeter au niveau hiérarchique supérieur. Ensuite, avec cette interrogation, vous risquez de passer pour prétentieux ou pire trop ambitieux, doté de dents prêtes à rayer le parquet.

Quels sont les horaires de travail dans l’entreprise ?

« Même s’il est important pour le candidat en matière d’organisation, ce sujet des heures de travail est assez délicat. Cela peut démontrer une démotivation, voire un manque d’implication pour le poste », estime Audrey Brichant, ex-manager de la division assistanat de Walters People. Préférez une question du type « quelle organisation de travail est pratiquée au sein de votre structure ? » ou attendez d’avoir passé plusieurs tours avant d’aborder la question des heures de travail et du forfait jours.

Comment peut-on rattraper les heures supplémentaires ?

Comment peut-on rattraper les heures supplémentaires ? Cette question reflète votre intention de satisfaire vos besoins personnels : vous risquez de passer pour une personne peu flexible et avec qui on aurait du fil à retordre. Ou alors, elle risque de vous faire passer pour un paresseux ou un opportuniste aux yeux du recruteur si vous la posez trop tôt. Laissez plutôt le recruteur venir à vous avec des propositions et une fois en poste, vous vous arrangerez avec votre manager.

Quel salaire proposez-vous pour ce poste ?

Dans la grande majorité des cas, c’est le recruteur qui à un moment du processus de recrutement vous interrogera sur vos prétentions salariales. Mais pas d’inquiétude si cette question n’arrive pas dès le premier entretien, au début c’est de votre cursus et de vos expériences professionnelles qu’il s’agit. C’est tentant de s’enquérir de son futur niveau de vie. Mais à moins que le recruteur ne vous demande vos prétentions salariales, patientez jusqu’au second entretien pour aborder le sujet. 

Quels avantages sociaux propose votre entreprise ?

Cette question tend à prouver un intérêt certain pour les avantages « maison » (primes 13ème mois, CE, télétravail …) et non pour la culture, ou le poste proposé. « Ces éléments sont en général abordés lors de la proposition salariale à l’issue du processus de recrutement. Mieux vaut attendre que le recruteur évoque directement la question », conseille Audrey Brichant.  

Puis-je prendre des congés dès la première année ?

Vous vous interrogez sur le nombre de semaines de congés payés dans l’entreprise ? Patientez avant de la poser au recruteur. À défaut, vous risquez de passer pour un tire-au-flanc qui, même pas embauché, se soucie déjà de ses futures vacances ! « Cette interrogation, comme celle sur la prise de RTT, est légitime au cours du troisième entretien, notamment celui avec l’équipe RH chargée de régler les questions logistiques. Lors des premiers contacts, le candidat doit se focaliser sur le poste à pourvoir et le challenge proposé », indique Romain Werlen, directeur senior chez Page Outsourcing.

Comment est l’ambiance au bureau ?

Cette question indique que vous vous souciez de la relation avec vos collègues. C'est une bonne chose. Mais à ce moment précis, souciez-vous avant tout de la relation, avec le recruteur ! « Avec ce genre de question, le recruteur risque de se demander comment étaient vos relations professionnelles précédentes : vous souciiez-vous de vos échanges avec vos collègues ou votre hiérarchie dans le but de « socialiser », ou pour votre job ? », questionne Fabrice Coudray. Le recruteur ne cherche pas une personne qui tiendra le « comité des fêtes du bureau ». Même s’il est agréable d’avoir des moments conviviaux au travail, il n’est pas question d’aborder ce sujet lors du recrutement. Si vraiment le thème vous tient à cœur, réfléchissez à une tournure moins provoc, du style : « Quel style de management est encouragé dans l’entreprise » ?.

Quelle est l’évolution à court terme sur ce poste ?

Cette question peut démontrer une certaine impatience de la part du candidat en matière d’évolution et de promotion interne. De nombreuses entreprises attendent de voir travailler les candidats et ainsi d’identifier leurs compétences avant de leur proposer des plans de carrière détaillés. « Si c'est le recruteur qui vous pose la question, dites que sur du long terme vous aimeriez travaillez sur un poste en particulier, mais que pour le moment vous souhaitez surtout parfaire ou développer vos compétences sur le poste proposé », recommande l’ancienne experte de Walters People.  

Et une 11e question à éviter... Pourquoi le salarié en poste a dû le quitter ?

Il y a des questions qui peuvent mettre mal à l'aise le recruteur. L'interroger sur les raisons du départ du collaborateur qui occupait le poste, objet du recrutement, en fait parti. Mise à part satisfaire votre curiosité, vous n'obtiendrez probablement jamais la raison officielle de son licenciement, de sa rupture conventionnelle ou de sa démission.

Notre conseil : si vous souhaitez connaître les bonnes questions à poser en entretien d’embauche, notre article Avez-vous des questions ? vous donne toutes les bonnes astuces. Vous êtes sélectionné pour le 2e tour ? Découvrez les questions à poser lors d'un deuxième entretien d'embauche. Vous pouvez aussi préparer votre entretien en réfléchissant aux questions les plus courantes que risque de poser le recruteur.

Sylvie Laidet-Ratier
Sylvie Laidet-Ratier

Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.

Vous aimerez aussi :