Responsable de financements

Sylvia Di Pasquale

Madame, Monsieur,

j'ai suivi le Directeur Financier du groupe ABCDE pour rejoindre le 6ème groupe de construction français. Mes fonctions s'orientent de manière significative vers du financement de projet. Aujourd'hui, je rejoins la capitale pour des raisons personnelles ou je souhaite continuer d'évoluer dans un environnement similaire. Votre offre me semble très intéressante et je serai heureux de discuter avec vous d'une éventuelle collaboration.

Cordiales salutations
Prénom NOM

Fautes flagrantes

  • Les titres de fonction ne prennent pas de majuscule. On écrit « directeur financier » et non « Directeur Financier ».
  • Il faut écrire « 6e » et non « 6ème »
  • « Je serais heureux » prend un s car il s'agit d'un conditionnel
  • il manque un point final après « Cordiales salutations »


Impression générale


Le candidat s'est dispensé d'une véritable lettre de motivation et a estimé qu'un message de sept lignes suffirait. Sauf que ce bref mot d'accompagnement ne dit pas grand-chose de l'adéquation de son auteur au profil demandé. Il estime que les titres de ses fonctions parlent pour lui, ce qui est toujours risqué. Il n'a pas relu ni fait relire son message, puisque de nombreuses fautes d'orthographe subsistent, signe d'une certaine désinvolture.

Introduction


Pas de préliminaires dans cette lettre. Le candidat plonge directement le recruteur dans son histoire professionnelle bâtie autour d'un « Directeur Financier » qu'il a suivi dans une autre entreprise. Cette accroche a le mérite de susciter une certaine tension et de titiller la curiosité.

Corps du texte


Dans la suite de son message, il évoque une autre démission (« Aujourd'hui, je rejoins la capitale ») et de mystérieuses « raisons personnelles ». Pas un mot sur ses compétences, mis à part la brève évocation de son orientation vers « du financement de projet ». Mais on n'en saura pas plus. C'est regrettable, car c'est la vocation même d'une lettre. Le candidat doit aider le recruteur à trouver les liens entre son passé professionnel et le poste à pourvoir. S'il ne le fait pas, le recruteur peut aussi passer à côté. Pas un mot non plus sur la raison de son intérêt pour cette entreprise en particulier. Ce silence lui retire encore des points.

Fin

Typique de ce qu'il faut éviter. Une motivation ne se prouve pas en affirmant comme ce candidat « votre offre me semble très intéressante ». Tel un chaland soupesant une marchandise devant l'étal d'un commerçant, il se permet de faire le difficile. « Bannissez de même l'expression 'éventuelle collaboration' : si vous-même n'êtes pas sûr d'avoir envie de travailler chez nous, vous ne nous donnerez pas l'envie de vous voir », conclut un consultant. La formule de politesse « Cordiales salutations » est jugée trop désinvolte par les recruteurs.

Conclusion


Ce message d'accompagnement ne remplit pas le rôle de la lettre de motivation. Sa brièveté attire paradoxalement l'attention sur l'instabilité du candidat (deux démissions en trois ans). Les destinataires ont préféré ne pas donner suite, car ni le reste du message, ni le CV ne contrebalançaient cette impression négative.

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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