On en revient, du rythme effréné, où il faut toujours courir, aller plus loin, multiplier les réussites. Au boulot comme à l’extérieur, tout le monde souhaite ralentir. C’est ce qui ressort de l’étude menée par l’Observatoire de la société et de la consommation : 80 % des Français estiment que le rythme de vie dans la société actuelle est trop rapide ; 82 % souhaitent personnellement ralentir. Le problème, c’est que pour le moment, le monde du travail n’est pas forcément propice à la lenteur. Pourtant, il est toujours possible, avec des petites astuces, de lever le pied au quotidien. Voici quelques idées.
Faire de petites pauses contemplatives
Des vraies pauses. « Si faire une pause consiste à se rendre à la machine à café pour râler avec les collègues, ça ne sert à rien », assure la coach Sylvaine Pascual, d’Ithaque Coaching. Deux fois par jour, c’est pas mal de s’accorder de petites pauses pendant lesquelles on ne fait rien. Plusieurs possibilités : se balader dans la rue, s’assoir sur un banc et contempler ce qu’il se passe autour de nous, ou alors, que ce soit au bureau ou ailleurs, faire des exercices de respiration en pleine conscience. « L’objectif quand on respire en pleine conscience, c’est d’adopter un rythme plus lent. On inspire pendant cinq secondes et on expire pendant cinq secondes. Le but est de relâcher son diaphragme, un muscle qui se tend avec le stress. Cela aura un effet ralentisseur sur le système nerveux », explique la sophrologue Laurence Roux-Fouillet, auteur de Ralentir pour mieux vivre dans ce monde qui s’emballe. Vous ralentissez donc instantanément, sans même que cela se voit de l’extérieur. Aux yeux de votre hiérarchie, vous n’aurez pas pris plus de temps pour vous que vos collègues qui s’accordent du temps pour fumer.
Faire une vraie pause déjeuner
Il est tentant de raccourcir sa pause déjeuner et de se contenter d’ingurgiter un sandwich en dix minutes devant son ordinateur. Pourtant, c’est totalement contre-productif. « Quand on travaille à l’intérieur, il est important de sortir prendre l’air à un moment donné. Le midi est un bon moment pour cela, conseille Laurence Roux-Fouillet. En plus, il est nécessaire de prendre le temps de déjeuner correctement, avec des féculents. Ce sont eux qui permettent de tenir, en particulier les deux dernières heures de la journée, qui sont les moins productives. » Et qui dit deux dernières heures non productives dit sentiment d’insatisfaction au moment de rentrer à la maison. Et puis, aucune raison de vous sentir coupable puisque tout le monde le fait. Si tous vos collègues ont aussi l’habitude de zapper la pause de midi, expliquez-leur simplement que vous voulez tester une nouvelle astuce pour être plus efficace toute la journée. Peut-être que certains vous imiteront. Dans tous les cas, vous ne passerez pas pour un fumiste pour quelqu’un de réfléchi.
Ne pas remplir sa journée d’objectifs inatteignables
Pour éviter ce sentiment d’insatisfaction à la fin de la journée, qui peut conduire à toujours accélérer pour rattraper le temps perdu, il faut se fixer des objectifs réalisables. De toute façon, à par vous stresser, noter noir sur blanc que vous avez envie de soulever des montagnes ne sert à rien. Personne ne vous oblige à être trop exigeant avec vous-même. « La to-do list est un gigantesque moyen de pression », met en garde Sylvaine Pascual. En début de journée, faites la liste de trois choses à réaliser, pas plus, et laissez-vous du temps pour ne rien faire. Soit vous l’utiliserez pour lever le pied, soit pour faire face aux imprévus. « Et à la fin de la journée, terminez en faisant la liste de ce que vous avez terminé, à partir de petites étapes. »
Négocier des délais
Vous êtes le mieux placé pour évaluer le temps qu’il vous faut pour boucler un dossier ou finir une présentation. « Il ne faut pas hésiter à demander un délai supplémentaire si on en ressent le besoin », conseille Sylvaine Pascual. Si vous le faites de temps en temps, vous passerez plus pour responsable que fumiste, et vous serez beaucoup plus efficace, sans vous fatiguer.
Créer un sas de décompression entre les temps de vie
Lister ce qu’on a accompli dans la journée est un bon moyen de mettre le travail derrière soi en quittant le bureau. Mais alors, pas la peine de s’encombrer tout de suite l’esprit et de passer trop vite à la deuxième partie de la journée. On prend le temps des transports pour ne pas penser à ce qu’il nous reste à la maison. On prend du temps pour soi. « Prendre du temps pour soi, c’est vraiment du temps pour soi : ce n’est pas s’occuper de sa famille, planifier son week-end ou être le nez plongé dans son smartphone », rappelle Laurence Roux-Fouillet. Vous pouvez méditer, respirer en pleine conscience, ou même vous lancer des défis. C’est ce que Sylvaine Pascual conseille à ses clients, des jeux, « comme repérer sur le chemin quatre choses bleues sympa. »
