« Aller vers les autres pour ne passer à côté de personne »

Tiphaine Réto

Fondatrice du site coachforleaders.com, Marie-Jeanne Marti est coach et consultante. Diplômée de sociologie, journaliste pour divers médias pendant quinze ans avant de se lancer sur les planches en tant que comédienne, elle s'est forgée au cours de son parcours professionnel une réelle expérience du réseau. Un outil professionnel qu'elle envisage comme un art de vivre.

Qu'est-ce qu'on entend par le mot « réseau » ?

Le réseau, c'est tout. C'est votre famille, ce sont vos amis, c'est votre médecin ou votre boulangère. Tout ces gens que vous rencontrez et avec qui vous échangez. Tous ceux qui peuvent vous donner une information, un tuyau, un boulot ou la simple possibilité de rencontrer une autre personne. Pas forcément dans l'instant, là, comme ça. Mais un jour, peut-être. On a tendance à entendre le réseau d'un point de vue « mercantile ». Or, il ne faut surtout pas confondre le réseau et le commercial. Dans un cas vous avez quelque chose à vendre, vous, votre « œuvre » ou un produit. Dans l'autre, vous êtes simplement ouvert sur les opportunités. Vous lancez des filets. Le réseau, c'est comme la marée : vous attendez calmement devant l'océan ce que la mer peut vous rapportez. Mais vous ne savez jamais quoi.

Vu comme ça, le réseau ne prend-il pas un côté « intéressé » ?

Pourquoi ? Parce que vous l'envisagez comme un mélange d'affect et d'intérêt ? C'est tout l'inverse. Le réseau, c'est être simple et remettre les relations à plat. On a tous besoin de quelque chose à un moment ou à un autre. Ce n'est pas un drame et ce n'est pas être quelqu'un d'intéressé. Il faut juste accepter d'être aidé, accepter de demander. L'essentiel est de positiver cette démarche et de prendre plaisir à rester ouvert aux autres, à envisager toute nouvelle rencontre comme une chance à part d'élargir ses connaissances. Le réseau, c'est juste se trouver des points communs. C'est aller vers les autres pour être sûr de ne passer à côté de personne.

Et pour les timides ?

La timidité est acceptable pour les enfants. Ensuite, elle n'est plus qu'un refuge pour se défosser d'un tas d'initiatives d'adulte. Si les gens se mettent dans la tête de sortir de leur timidité, ils y arrivent. Néanmoins, cela demande souvent de commencer par faire un travail sur la confiance en soi, de parvenir à se revaloriser à ses propres yeux. Mais quoi qu'il arrive, il n'y a pas de formation de base au réseau. Il suffit juste d'un déclic. D'un état d'esprit. Et tout le reste suit.

La rencontre semble primordiale dans votre conception du réseau. Que pensez-vous des réseaux sociaux virtuels ?

Internet est un outil magnifique... mais pas humain. Ces genres de « réseaux » fonctionnent très bien parce qu'ils vendent une illusion : grâce à eux, on a l'impression qu'on peut discuter avec la planète entière. Sauf que la planète entière, on s'en moque un peu. Et puis vu le temps que cela prend, cela ne sert pas à grand chose. Surtout si vous ne rencontrez pas les gens derrière. Mieux vaut s'occuper pleinement des gens qu'on connaît. Ce sont eux les premières pierres de nos réseaux.

Pour en savoir plus : « Cultivez efficacement vos réseaux », Marie-Jeanne Marti et Delphine Barrais. Edition ESF, 2007.

Photo © Béatrice Cruveiller

Lire la suite du dossier : Comment tirer le meilleur des réseaux virtuels ?

Tiphaine Réto
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