« Casser la voix »

Sylvia Di Pasquale

La voix est un outil de travail. Que vous soyez parleur professionnel ou orateur occasionnel, vous devez préservez votre voix et pour cela apprendre avec un professionnel à l'adapter, la moduler. Ils pourront vous aider pour vous éviter l'extinction de voix et captiver votre auditoire.

Une voix a besoin d'exercice pour rester nette. Surtout si on l'utilise à haute dose au travail. C'est que parler toute la journée n'est pas sans conséquence si l'on n'adopte pas une bonne hygiène vocale. Les cabinets de phoniatres (1) sont plein de professionnels qui ont un peu trop tiré sur la corde. Les commerciaux par exemple sont impitoyables : leur précieux organe doit parfois assurer dix sprints par jour, c'est-à-dire vibrer intensément pendant de courts moments puis recommencer toutes les heures. Les formateurs ou les avocats quant à eux imposent rien moins qu'un marathon à leur principal outil de travail : ils gardent souvent la parole pendant des heures et doivent moduler leurs voix pour tenir l'attention de leur public. Et que dire des performances d'un crieur en salle de marché qui doit en plus percher sa voix au-dessus du brouhaha ambiant.

Adapter sa voix à la situation


Mais les maux de voix peuvent aussi toucher des cadres pas spécialement bavards. Le manque d'habitude peut justement perturber le bon fonctionnement des cordes. Et quand le trac s'en mêle, on risque l'incident. Vous prenez alors la parole avec une voix méconnaissable, robotisée, haut perchée et nerveuse, parfois déraillante, bref un cauchemar pour vos auditeurs. A cause de l'émotion, vous « parlez » de la poitrine et non du ventre. Votre respiration au lieu de venir du bas vient du haut.
Alors que faire pour éviter l'accident vocal ? D'abord s'adapter. Et même pour la voix, cela s'apprend. On ne parle pas de la même façon selon ce que l'on fait et l'endroit où l'on est. Au téléphone dans son bureau, ou dans un restaurant face à trois personnes ou encore un micro à la main dans une vaste salle devant cent inconnus, on est prié de changer de régime. Car il faut à tout prix éviter de franchir le « seuil de forçage », ce pallier au delà duquel on « force » sa voix et risque de terminer aphone. Pour cela, il faut réapprendre à respirer. Plus exactement à maîtriser ses muscles respiratoires que sont entre autres le diaphragme, les muscles thoraciques et abdominaux : passer en respiration basse quand on parle face à un auditoire et accroître son ampleur, savoir agir à la fois sur le débit, l'intonation, l'accentuation, et l'articulation. Inutile de chercher à parler plus fort pour être entendu. C'est le timbre de la voix qu'il faut travailler. Mais optimiser ses possibilités vocales se traduit aussi par un changement dans les attitudes, les gestes et les postures.

Se faire aider par un professionnel


Tout ce travail se fait rarement seul face à sa glace. Pour commencer, mieux vaut se faire épauler par un professionnel. Oubliez le simple prof de chant de quartier : s'il n'a pas été formé aux techniques spécifiques de l'utilisation de la voix parlée en milieu professionnel, vous apprendrez surtout à chanter pour vous faire plaisir. C'est déjà pas mal mais vous pouvez attendre plus d'un professeur de technique vocale travaillant avec des médecins-phoniatres et des orthophonistes. Des oiseaux rares que vous pouvez trouver via l'organisme de formation continue de votre entreprise. Car certains de ces cours peuvent être financés par votre boîte au titre de la formation permanente.

On le voit, chouchouter sa voix évite bien des pépins. Deux livres (2), aux approches très différentes, s'avèrent très utiles pour vous guider. Car une voix bien maîtrisée est un aussi un sacré atout professionnel.

(1) phoniatre : médecin spécialisé dans les troubles de la voix.
(2) Le Guide de la voix, Dr Yves Ormezzano, Editions Odile Jacob.
La voix libérée, Yva Barthélémy, Editions Robert Laffont, Collection Réponses.

 

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Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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