Comment définir son projet professionnel quand on veut se reconvertir ?

Sylvie Laidet-Ratier

Envie de changer de métier, de secteur, de créer votre boîte, de gagner en responsabilité, de vous former… Bref, envie de mouvement dans votre vie pro ? Pour optimiser vos chances de réussite, formaliser un projet professionnel s’impose. En voici les 10 commandements.

De tes envies de changement, tu parleras

Dans une démarche de changement, rien de pire que de tourner en rond, seul avec vos propres idées. « Selon les projets, l’accompagnent peut venir des RH de l’entreprise, d’un conseiller en évolution professionnelle, d’un pro du bilan de compétences. Mais il y a aussi les conseillers de la Cité des Métiers. L’idée est d’obtenir un regard extérieur et plus objectif », détaille Isabelle Decourtive, consultante en gestion des carrières et des compétences en région parisienne. Mais n’oubliez pas : c’est vous le patron ! Ne vous laissez pas imposer un projet qui ne serait pas réellement le vôtre.

Lire aussi : Reconversion professionnelle : les étapes pour ne pas se tromper

 

Un bilan de tes compétences, tu réaliseras 

On parle ici aussi bien de compétences professionnelles qu’extra professionnelles. Listez vos savoirs théoriques, vos savoir-faire et bien sûr, vos savoir-être. En résumé, ce que vous savez déjà bien faire.

Tes motivations profondes, tu sonderas

C’est l’instant de vérité, celui où vous devez identifier ce qui vous pousse à évoluer : est-ce pour réaliser un projet de vie (création d’entreprise, retour dans votre région natale, etc.) ? Pour changer de secteur ? De métier ? Pour gagner plus ? Pour avoir davantage de responsabilités ? Une mobilité à l’international ? Quelles que soient vos motivations, vous devez à tout prix les identifier pour bâtir un projet professionnel cohérent.

Tes valeurs, tu jaugeras

« Selon son moteur de vie, le projet professionnel prendra une tournure différente. On ne se lance pas dans le même type de projet selon que l’on est animé par l’argent, un besoin de reconnaissance professionnelle, une envie d’aider les autres ou à la recherche de conditions de vie plus confortables pour profiter de sa famille », prévient Isabelle Decourtive. Donc, soyez honnête avec vous-mêmes pour évaluer ce qui compte pour vous.

Ton mode de fonctionnement, tu analyseras

Une fois circonscrits vos savoirs, vos motivations et vos valeurs, focalisez-vous sur les facteurs et les modalités de vos réussites. Qu’est-ce qui a bien fonctionné ? Identifiez les environnements de travail qui vous conviennent le mieux. « Sachez également tirer des enseignements positifs de vos échecs », recommande Isabelle Decourtive.

Au regard des autres, tu te confronteras

Grâce aux étapes précédentes, vous disposez de votre autoportrait. Mais cette image, est-elle en phase avec celle que vous renvoyez aux autres ? Pour le savoir, sondez par questionnaire une vingtaine de personnes de votre entourage. Vous aurez peut-être des surprises ! « L’un de mes clients pensait ne pas avoir confiance en lui. En analysant les réponses, il a découvert que ce n’était pas du tout l’image qu’il renvoyait aux autres. Du coup, ça l’a aidé à regonfler son capital confiance », explique la consultante.

Deux projets, tu élaboreras

« Certes l’un des deux vous tiendra plus à cœur que l’autre, mais il faut toujours envisager un plan B dans l’hypothèse ou le plan A n’aboutirait pas », conseille Isabelle Decourtive. Pour une reconversion métier, élaborez un projet comme entrepreneur (plan A), l’autre comme salarié dans le secteur (plan B). Pour une formation, planchez sur un cursus long (plan A) et un cursus plus court (Plan B).

La réalité en face, tu regarderas

Une fois votre projet bien délimité, confrontez-le à la réalité du marché de l’emploi. Menez une enquête métiers auprès de pairs, activez votre réseau, épluchez les offres d’emploi, enquêtez sur le marché caché (celui où circulent les postes à pourvoir de manière officieuse). « En analysant le marché du travail breton, région dans laquelle elle souhaitait s’installer, une candidate a par exemple réorienté son projet vers un diplôme d’assistante sociale et non pas vers un diplôme en économie sociale et familiale. Au cours de ses recherches, elle s’est en effet rendue compte que la plupart des annonces exigeait le titre d’assistante sociale », illustre la consultante francilienne.

Passer à l’action

Vous, votre projet et le marché du travail sont en phase, donc c’est le moment de passer à l’action ! Cela peut aller de la simple réécriture de votre CV à la création d’entreprise. Vous allez peut-être orienter votre CV en insistant sur les compétences nécessaires pour le poste visé, ou changer d’adresse notamment pour postuler dans une autre région. Pour suivre une formation, vous devrez créer votre compte personnel formation, vous rapprocher de votre Opca. Si vous visez une VAE, identifiez le bon cursus et les bons interlocuteurs. Enclencher une création d’entreprise nécessite de contacter la CCI voire la Chambre des métiers, un expert comptable… « Un plan d’actions doit être timé sinon, on n’avance pas », prévient-elle.

Savoir conclure

À l’issue de ce plan d’actions, un bilan s’impose. Soit votre projet professionnel a porté ses fruits. Bravo ! Soit, cela ne décolle pas, auquel cas, retravaillez-le voire, prenez davantage de temps pour la réflexion. Ce n’était peut-être pas le bon moment pour vous. 

Sylvie Laidet-Ratier
Sylvie Laidet-Ratier

Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.

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